Santé publique
Hydroxychloroquine : la fin des prescriptions en France
Le Gouvernement Français a abrogé, mercredi 27 mai, les dérogations qui permettaient de prescrire ce médicament à l'hôpital pour traiter les patients souffrant de la Covid-19.
- BartekSzewczyk/iStock
Aucun patient en France ne pourra plus être traité avec de l'hydroxychloroquine. Les dérogations qui autorisaient la prescription de ce traitement pour les malades atteints d'une forme sévère de la Covid-19 à l'hôpital - et qui avaient été utilisées par plusieurs établissements- ont été abrogées mercredi 27 mai. Il n'y aura plus non plus d'administration de ce médicament dans le cadre d'étude cliniques puisque c'est ce qu'a annoncé mardi 26 mai l'Agence du médicament.
Ces décisions marquent la fin d'une polémique qui s'était rapidement installée après l'apparition de l'épidémie en France. La promotion de l'usage de ce traitement dans le cadre de la prise en charge des patients de la Covid-19 était le credo du Professeur Didier Raoult qui avait mené des essais à ses yeux concluants dans son institut marseillais.
Malgré de nombreuses études allant dans la direction opposée en montrant que la balance risque/bénéfice de ce traitement était loin d'être favorable, plusieurs praticiens hospitaliers avaient choisi d'utiliser l'hydroxychloroquine pour traiter les patients Covid-19 dans leurs établissements. C'est la dernière étude publiée sur ce traitement par The Lancet qui a fini par emporter la conviction des autorités de santé en France et dans le monde - l'OMS avait demandé l'interruption de toutes les études dans lesquelles elle était partenaire - en apportant des éléments probants sur l'inefficacité et la dangerosité de ce traitement pouvant aller jusqu'au décès des patients.
Un anti-paludéen qui avait représenté un espoir
L'hydroxychloroquine, un anti-paludéen, avait représenté un espoir alors, qu'au moment où la crise sanitaire traversait sa phase la plus aigüe, médecins et patients étaient les uns désemparés, les autres inquiets face à l'absence de tout traitement pour cette maladie qui n'a sans doute pas encore livré tous ses secrets. Le président Emmanuel Macron, lui-même, était allé rendre visite au professeur Raoult dans son institut à Marseille, ce que certains avaient interprété comme une caution apportée au défenseur de l'usage de l'hydroxychloroquine pour soigner les patients de la Covid-19.
C'est finalement la recherche scientifique, et les règles qu'elle prévoit pour juger de l'efficacité ou des effets négatifs d'un médicament dans le cadre des études, qui aura eu le dernier mot au bout de près deux mois de polémiques et au moment où l'épidémie semble régresser de manière durable en France, deux semaines et demi après le début du déconfinement.








