Pneumologie

Obésité et santé respiratoire : les extrêmes ne sont jamais bons.

Les sujets atteints de BPCO en surpoids ou en insuffisance pondérale présentent plus de complications que les autres. Une volumineuse étude chinoise a cherché à en comprendre les mécanismes.

  • 21 Mai 2020
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    Une étude chinoise dont les résultats sont parus en avril 2020 dans l’European Respiratory Journal, a cherché à montrer l’influence du poids sur la santé respiratoire chez des sujets atteints de BPCO. Au total, 500 000 sujets de diverses régions de Chine ont été inclus dans l’étude et suivis pendant 10 ans. Les patients ont été évalués en fonction de leur IMC et de leur tour de taille. Une hospitalisation ou et/ou le décès pour complications respiratoires sont survenus dans 10739 cas. Ces complications ont principalement touché les sujets avec un IMC inférieur à 18,5 et ceux avec un IMC plus élevé avec un tour de taille supérieur à 85 cm pour les hommes et 80 cm pour les femmes.

     

    Une étude longue et volumineuse

    La puissance de cette étude asiatique réside dans son volume puisqu’un demi-million de sujets ont été inclus et suivis pendant plusieurs années. Ils sont issus de plusieurs provinces chinoises, rurales et urbaines, avec une proportion élevée de femmes (60%). Un biais lié au trop grand nombre de participants peut fausser l’incidence des résultats car ils n’ont pas tous  bénéficié de spirométrie de suivi. Toutefois, l’étude de plus de 10 000 sujets hospitalisés ou décédés permet d’obtenir des résultats significatifs. Ces patients, avec un IMC et /ou un tour de taille élevé ou insuffisant, pour partie tabagiques ou exposés à la pollution, avaient une spirométrie normale au départ et ont développé, sur les 10 années de suivi, une BPCO suffisamment sévère pour être hospitalisé ou décéder.

     

    Un rôle actif du tissu adipeux dans la santé respiratoire

    Pour les auteurs de cette étude, les mécanismes expliquant le rôle du tissu adipeux dans la sévérité du développement de la BPCO sont multiples. Chez les sujets en surpoids, l’inflammation chronique persistante semble être prépondérante. Chez les patients en insuffisance pondérale, cette inflammation chronique n’existe pas et une perte de tissus multi-organique, à prédominance emphysémateuse pourrait être responsable de la gravité de l’atteinte pulmonaire.

     

    En conclusion, le tissu adipeux n’est pas inerte et module la réponse organique aux expositions environnementales. Une nouvelle voie s’ouvre vers la médecine de prévention….

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    JDF