Pneumologie

COVID-19: une opportunité pour le développement de la télémédecine.

Le COVID-19 modifie considérablement les pratiques de la télémédecine en élargissant son champ d’action. L’évolution vers de nouvelles applications est rapide. D’après un entretien avec Bruno HOUSSET.

  • 26 Mar 2020
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    Un éditorial américain, paru en mars 2020, dans le New England Journal of Medicine, fait le point sur les programmes de télémédecine utilisables au cours de l’épidémie de COVID-19. Différents logiciels sont désormais adaptés à la gestion de cette situation de crise, en limitant les contacts physiques et en donnant l’accès à un dialogue avec des « sur-spécialistes », physiquement indisponibles. Le suivi des patients contaminés ou suspects est également possible grâce à la télémédecine.

    La télémédecine en amont de la contamination

    Le professeur Bruno HOUSSET, chef de service de pneumologie au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, rappelle l’intérêt de la télémédecine en amont de la contamination par le Covid-19, car elle permet de limiter le risque d’exposition au virus. Il explique que le système de régulation du Centre 15 permet déjà un triage sans contact mais peut rencontrer des difficultés d’orientation en raison, par exemple, des faux négatifs liés à un écouvillonnage insuffisamment profond dans les fosses nasales. L’utilisation de la télémédecine en collaboration avec l’hôpital pour les sujets à risque, déjà connus, porteurs de co-morbidités par exemple, peut apporter un bénéfice non négligeable. L’appel à des médecins eux-mêmes contaminés pour réaliser cette téléconsultation est également une option intéressante.

    Une utilité également en aval

    Bruno HOUSSET explique qu’il n’est pas encore dans la culture française de monitorer les soins intensifs à distance, contrairement à ce qui est décrit dans cet éditorial. Il précise néanmoins  qu’un télé-suivi de patients en post-hospitalisation ou de sujets suspects est applicable  avec, notamment, l’application COVIDOM qui permet un suivi à domicile des patients qui, en fonction de critères comme la température, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire ou la dyspnée créent des alertes qui orientent  vers la surveillance à domicile, vers le médecin traitant ou vers le SAMU.

    En conclusion, la télémédecine est boostée par l’épidémie du COVID -19 car elle permet un « face to face » sans masque. Sa pratique s’est considérablement élargies au–delà de ses limites antérieures. La question des modalités de règlement des praticiens reste encore en suspens…

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    JDF