Pneumologie

Cancer bronchique: stop au nihilisme des « vieux vieux »

Les résultats d’une méta-analyse ont montré qu’on ne doit pas nécessairement baisser les bras chez les sujets de plus de 90 ans souffrant de cancer pulmonaire, même si, aujourd’hui, la plupart des personnes très âgées souffrant de CBNPC ne sont pas traitées.

  • 02 Jan 2020
  • A A

    Une étude, dont les résultats sont parus en novembre 2019, dans Lung Cancer, a réalisé une méta-analyse nationale des prises en charge thérapeutiques et des résultats pour les patients de 90 ans ou plus atteints d'un cancer du poumon. Au total, 7205 patients de 90 ans et plus, issus de la Base Nationale de Données sur le Cancer ont été évalués entre 2004 et 2014. Les stratégies thérapeutiques et la survie globale ont été analysées.

    Les cancers des vieux ne sont pas traités

    Les résultats de ce travail ont montré que la majorité de sujets de 90 ans ou plus, atteints d’un CBNPC n’a reçu aucun traitement. Il semblerait que l’absence de traitement ait été décidée sur le seul critère d’âge sans avoir envisagé le stade de la maladie ni même les préférences des patients. Or, l’allongement de l’espérance de vie et l’amélioration des conditions du vieillissement font que les praticiens rencontreront de plus en plus de sujets nonagénaires atteints de cancer et que les stratégies thérapeutiques pour ces patients devront être adaptées.

    Pourtant le traitement améliore leur survie

    Pour les quelques patients nonagénaires de l’étude qui ont été traités, une amélioration significative de la survie a été notée avec une survie globale à 5 ans de 9,3%. Il apparait aussi que les patients atteints de CBNPC stade 1 avaient une meilleure survie et parmi eux, ceux qui ont pu bénéficier d’une chirurgie avaient une survie à 5 ans significativement meilleure : 33,7% versus 6,2% pour ceux qui n’ont aucun traitement au stade1. Le traitement des malades nonagénaires apporte donc un bénéfice non négligeable dans le CBNPC et n’est pas assez souvent envisagé.

    En conclusion, une réflexion multidisciplinaire de stratégie thérapeutique chez les nonagénaires atteints de CBNPC doit être envisagée car le bénéfice en terme de survie est loin d’être négligeable. Il ne faut pas baisser les bras trop vite pour les vieux…

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF