Pneumologie

Cryobiopsie transbronchique : un intérêt diagnostique mitigé pour les pneumopathies interstitielles

Une nouvelle étude sur l'intérêt diagnostique de la cryobiopsie transbronchique au cours des pathologies interstitielles  a montré qu’il s’agit d’une approche performante mais probablement dangereuse et difficilement transposable aux cas complexes. D’après un entretien avec Arnaud Bourdin.

  • 05 Déc 2019
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    Une étude australienne, dont les résultats sont parus en septembre 2019, dans le Lancet Respiratory Medicine, a cherché à comparer l’intérêt diagnostic de la cryobiopsie transbronchique avec celui de la biopsie chirurgicale, chez plus de 60 sujets atteints de pneumopathie interstitielle bénéficiant de deux types de techniques dans le même temps opératoire. Les résultats anatomo-pathologiques issus des deux techniques ont été observés afin d’évaluer leur taux de concordance et savoir si cela pouvait aboutir à un changement dans la décision médicale.

    Une bonne concordance avec la biopsie chirurgicale pour les cas simples

    Le professeur Arnaud Bourdin, chef de service en pneumologie au Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier, précise que les résultats ont montré une concordance assez bonne dans les cas simples. Il explique que lorsque les lésions anatomo-pathologiques ne sont pas trop complexes, la cryopbiopsie peut-être correcte et suffisante, ce qui rend ce résultat intéressant puisque celle-ci est pratiquée au cours d’une fibroscopie bronchique et non au décours d’un geste chirurgical. Arnaud Boudin modère cependant l’enthousiasme  car la cryobiopsie n’apparait pas bonne dans les situations diagnostiques difficiles, qui sont les principales indications de la biopsie chirurgicale. Ainsi, passer la cryobiopsie de la deuxième à la première intention n’est pas transposable à la réalité car elle n’est pas fiable dans les cas où l’en aurait besoin. Les cas peu complexes, peuvent bénéficier d’une tomodensitométrie sans nécessité absolue d’une cryobiopsie.

    La sécurité pas toujours optimale

    Arnaud Bourdin note que la sécurité en cas de cryobiopsie n’est pas toujours excellente puisqu’il existe un risque de saignements, de désaturation et de pneumothorax. Ce dernier, ne peut de plus pas être géré de manière aussi simple que lorsqu’il survient au cours d’une biopsie chirurgicale. La cryobiopsie n’apparait donc pas si simple à maîtriser surtout chez les sujets difficiles, pour lesquels la concordance n’est pas optimale et le risque est significatif.

    En conclusion, même si la méthodologie de cette étude est parfaite, les résultats n’apportent pas de réponse à la question de l’indication de la cryobiopsie en première intention. Tant qu’il n’y a pas de marqueurs moléculaires à utiliser, il faut continuer à faire de biopsies chirurgicales.

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    JDF