Pneumologie
Tuberculose : le VOT, une nouvelle application de la télémédecine
Les patients tuberculeux s’avèrent moins compliants à la surveillance directe du traitement qu’à la surveillance par vidéo. D’après un entretien avec Fatma Tritar.
Une étude, parue en mars 2019 dans le Lancet, menée par des auteurs londoniens a cherché à comparer la compliance à leur traitement des patients tuberculeux par vidéosurveillance via un smartphone et par surveillance directe par observation d’une tierce personne. Il s’agit d’une étude multicentrique, randomisée, au cours de laquelle 226 sujets ont été observés entre 2014 et 2016. Parmi les traitements de ces sujets, 112 ont été observés par vidéo (VOT) avec un enregistrement quotidien de clip, les patients ayant été éduqués à l’utilisation du smartphone et 114 par observation directe (DOT), pendant les 2 premiers mois de traitement.
DOT versus VOT ?
Le professeur Fatma Tritar, pneumologue à l’hôpital Ariana de Tunis, précise qu’avec la VOT, 80% des patients ont été compliants et 40 % ont été observants à leur traitement avec le DOT. Il s’agit d’une différence significative. En revanche, Fatma Tritar insiste sur le fait qu’il n’y a pas de différence significative dans le délai de négativation des cultures bactériennes à 2 mois, de même qu’il n’existe pas de différence significative avec les perdus de vue et le nombre d’ hospitalisations.
Un travail séduisant mais imprécis
Fatma Tritar explique que ce travail est intéressant mais qu’il présente des limites car il n’est pas possible de mener une étude en double aveugle et que, de plus, 7% des clips étaient ininterprétables en raison de « bugs ». Donc, le biais réside dans le fait qu’aucune certitude n’existe sur la façon dont le traitement est pris par les patients suivis par vidéo. Elle précise cependant que le smartphone présente l’avantage d’éviter le déplacement du patient et que c’est plus simple pour les sujets dont le domicile est distant du centre, ce qui malgré le prix des smartphones, permet une diminution du coût de la surveillance.
En conclusion, le VOT apparait comme une solution plus simple et plus acceptable pour la surveillance du traitement des sujets tuberculeux mais des études plus précises permettraient de valider cette option comme étant plus efficace.








