Dermatologie
Mélanome : un petit nombre de grains de beauté n’est pas protecteur
La majorité des mélanomes surviennent chez des sujets ayant peu de grains de beauté et aucun nævus atypique.
- DURAND FLORENCE/SIPA
Un nombre élevé de grains de beauté et la présence de nævi atypiques sont considérés comme des facteurs de risque de développer un mélanome. Mais l’étude publiée dans la dernière édition du JAMA Dermatology incite à ne pas sous-estimer le risque de mélanome chez les sujets ayant peu de grains de beauté.
Moins de 20 nævi dans deux-tiers des cas
En effet, deux-tiers des 566 patients inclus dans ce travail présentaient moins de 20 nævi, 20% de 20 à 50 grains de beauté et 13% plus de 50. La majorité (73%) n’avait aucun nævus atypique, 14,5% en avait de 1 à 5 et 12,2% plus de 5.
Chez les sujets de moins de 60 ans, la présence de plus de 50 nævi était associée à une réduction très nette du risque de tumeur de plus de 2 mm d’épaisseur, élément pronostic important au moment du diagnostic (OR = 0,32/ IC 0,12-0,81). Mais en revanche, le risque de tumeur de plus de 2 mm d’épaisseur était plus élevé chez les patients ayant plus de 5 nævi atypiques, comparativement à ceux qui en étaient indemnes (OR =2,43/ IC 1,02-1,75).
Des implications en matière de surveillance
Pour les auteurs de cette étude, ces données ont des implications en matière de prévention : les médecins ne doivent pas se fier au seul nombre de nævi pour conseiller à leurs patients des contrôles dermatologiques réguliers. Et les plus personnes jeunes avec des nævi atypiques doivent être particulièrement surveillées en raison du risque accru de mélanome de moins bon pronostic.
Geller AC et al. Total Nevi, Atypical Nevi, and Melanoma Thickness. An Analysis of 566 Patients at 2 US Centers.JAMA Dermatology. Publication en ligne 2 mars 2016. doi:10.1001/jamadermatol.2016.0027.








