Infectiologie

Infections invasives : 3 bactéries en très nette progression sur 2024

L’incidence des infections invasives bactériennes en France a augmenté en 2024, en particulier pour les bactéries à transmission aérienne : Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae, Neisseria meningitidis. Les âges extrêmes de la vie sont les plus concernés

  • Moostocker/istock
  • 26 Novembre 2025
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    Haemophilus influenzae, Listeria monocytogenes, Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, Streptococcus agalactiae (B) et Streptococcus pyogenes (A)... Tout au long de l’année, le réseau EPIBAC surveille ces bactéries à l’origine d’infections, parfois graves, comme des pneumonies, des méningites ou encore des sepsis.

    Le bilan 2024, publié par Santé publique France le 25 novembre 2025, montre que plusieurs de ces agents pathogènes ont été beaucoup plus présents en France, et leurs principales victimes sont les bébés et les personnes âgées.

    Bactéries : Haemophilus influenzae présente la plus forte hausse

    Pour la France métropolitaine, "l’incidence a augmenté pour les infections invasives provoquées par plusieurs bactéries à transmission aérienne : Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae et Neisseria meningitidis", explique le rapport. En 2024, Haemophilus influenzae – responsable d’infections de l’oreille moyenne, de sinusite, et d’infections plus graves, comme la méningite, l’épiglottite ou des infections respiratoires – affichait une incidence en hausse de +19 % pour atteindre 2,31 cas pour 100.000 habitants. "Un niveau jamais observé depuis le début de la surveillance", précisent les auteurs.

    Pour Streptococcus pneumoniae (otite, pneumonie, bactériémie, méningite, endocardite), l’incidence a dépassé celles des années pré-pandémiques (2018 et 2019) avec une incidence de 10,25 patients pour 100.000 habitants (+14 %). Neisseria meningitidis (méningite à méningocoques) présentait une trajectoire similaire (+9 %).

    Si les pathologies ayant pour origine Streptococcus pyogenes ont diminué par rapport à l’année précédente, leur taux reste élevé (4.50/100.000 hab). "L’augmentation de l’incidence des infections à Listeria monocytogenes s’est poursuivie et l’incidence des infections invasives à Streptococcus agalactiae était stable", ajoute le rapport.

    Les départements et régions d’outre-mer, notamment en Guyane, ont enregistré des incidences plus élevées des maladies causées par Streptococcus agalactiae. Mayotte de son côté présentait les taux d’incidence les plus élevés pour les infections invasives à Haemophilus influenzae et Streptococcus pyogenes.

    Les bébés et les personnes âgées, principales victimes des infections invasives bactériennes

    Les experts du réseau EPIBAC remarquent que les infections invasives bactériennes font peser "un fardeau plus important aux âges extrêmes de la vie". C’est-à-dire les bébés et les seniors. Mais ils ne sont pas forcément touchés par les mêmes agents pathogènes.

    Les nourrissons de moins de 1 an, contractent surtout des Streptococcus agalactiae suivis de Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae. Chez les personnes âgées 65 ans et plus, les principaux pathogènes impliqués sont Streptococcus pneumoniae, Streptococcus agalactiae et Streptococcus pyogenes.

    Pour réduire les risques face à ces personnes fragiles, il est important de respecter les gestes barrières en cas de symptômes ou d’infections : port du masque, lavage des mains, éviter les contacts rapprochés (baiser, mains sur le visage…) et aérer régulièrement les pièces.

     

     

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