Pneumologie

Rire: impact psychologique positif dans les maladies respiratoires chroniques

Le rire peut être considéré comme une thérapie adjuvante ayant un impact positif sur la qualité de vie des patients atteints de maladies chroniques. Cela n’avait encore jamais été démontré au cours des maladies respiratoires mais une étude a révélé que le rire améliorerait l'état psychologique des patients atteints de maladies respiratoires chroniques.

  • 10 Jul 2025
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mai 2025 dans l’ERJ Open Research, a cherché à démontrer l’efficacité de  la thérapie par le rire sur les maladies respiratoires chroniques. Les auteurs de ce travail ont d’abord effectué une revue systématique de la littérature puis inclus 168 patients atteints d’asthme, de BPCO ou de cancer broncho-pulmonaire. Un groupe contrôle a été créé et comprenait des individus sains ou atteints d’autres pathologies. L’ ensemble des sujets a été soumis à des interventions suscitant le rire (films, clowns, yoga du rire…). La qualité de vie des patients a ensuite été évaluée par un questionnaire, ainsi que la fonction respiratoire, la capacité d’exercice et le niveau de dyspnée. Deux professionnels différents ont réalisé l’examen et l’analyse.

     

    Le rire : une thérapie déjà démontrée

    Le rire a déjà fait la preuve de son efficacité en tant que traitement adjuvant non pharmacologique dans bon nombre de maladies chroniques, y compris psychiatriques. En ce qui concerne les maladies respiratoires chroniques, les approches non pharmacologiques prennent une place de plus en plus importante. Parmi les plus couramment utilisées figurent la réadaptation pulmonaire, les techniques de respiration, l'autogestion et les programmes éducatifs. Ces interventions permettent atténuer les symptômes, d’améliorer la capacité d’exercice et la qualité de vie, tout en réduisant l’anxiété, la dépression, ainsi que, dans certains cas, les hospitalisations et les épisodes d’exacerbation aiguë . Ces dernières années, un intérêt croissant s’est manifesté pour les thérapies complémentaires, comme le chant, chez les personnes atteintes de BPCO.

     

    Un impact psychologique mais pas sur la fonction pulmonaire

    Néanmoins, le rire, bien qu’étant une manœuvre respiratoire fréquente, a suscité peu d’intérêt dans les recherches en tant qu’intervention thérapeutique. Malgré sa possible pertinence dans ce contexte, les études portant sur le rire chez les personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques demeurent rares. Par conséquent, les données concernant l’efficacité des interventions fondées sur le rire dans cette population sont encore insuffisantes. Cette revue de la littérature n’a retrouvé que quatre études ayant évalué la fonction respiratoire après une thérapie par le rire, deux ayant évalué la capacité d’exercice et deux ayant mesuré le niveau de dyspnée. Même si ces résultats semblent positifs, le risque de biais est élevé et ils ne permettent pas d’affirmer l’efficacité du rire sur les maladies respiratoires chroniques, autrement que par son impact psychologique.

     

    En conclusion, la thérapie par le rire a toujours un impact psychologique quelle que soit la pathologie chronique. Toutefois, des travaux sont encore nécessaires pour savoir si le rire peut également avoir une action positive sur les symptômes cliniques, la capacité physique ou la dyspnée au cours des maladies respiratoires chroniques. Quoiqu’il en soit,  « faire rire, c’est faire oublier, quel bienfaiteur sur la terre qu’un distributeur d’oubli » (Victor Hugo).

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    JDF