Cardiologie

Arythmie ventriculaire réfractaire : une anesthésie du ganglion stellaire comme solution ?

Le blocage du ganglion stellaire utilisé en cas d’arythmies ventriculaires réfractaires au traitement habituel est une solution efficace.

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  • 17 Mai 2024
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    L’anesthésie du ganglion stellaire utilisée comme méthode complémentaire dans les cas de tachycardie et fibrillation ventriculaires ne répondant pas aux traitements médicamenteux et aux techniques d’interventions conventionnelles a été explorée dans une étude multicentrique parue dans le JACC.

    Les Tachycardies ventriculaires (TV) et fibrillations ventriculaires (FV) mettant en jeu le pronostic vital, il est important de trouver une méthode alternative lorsque les autres thérapeutiques ont échoué.

    Une fois les patients stabilisés et les causes réversibles traitées, la TV réfractaire est souvent traitée par ablation. Cependant toutes les arythmies et tous les patients ne se prêtent pas à l'ablation. De plus, la TV peut réapparaître malgré l'ablation, en particulier chez les patients instables sur le plan hémodynamique.

    L’équipe de recherche s’est donc concentrée sur le blocage du ganglion stellaire (BGS) décrit comme une intervention complémentaire et temporisante chez les patients souffrant d'arythmie ventriculaire réfractaire. En effet, une cible potentielle pour le traitement aigu de la TV/FV est la suppression du système nerveux sympathique puisque le tonus autonome contribue au déclenchement des arythmies ventriculaires.

    Le bloc percutané du ganglion stellaire comme option thérapeutique complémentaire

    Des études antérieures ont démontré que la sympathectomie chirurgicale s'est avérée efficace dans certaines cohortes de patients. Cependant, elle n'est souvent pas réalisable en phase aiguë, en particulier chez les patients souffrant d'un « orage » de TV et une instabilité hémodynamique.

    Une nouvelle option thérapeutique est le bloc percutané du ganglion stellaire (BGS), qui crée une interruption sympathique temporaire permettant de traiter les arythmies ventriculaires réfractaires.

    Quelques études sur de petites cohortes ont prouvé une réduction significative des TV et FV grâce au BGS. Afin de montrer son efficacité sur une plus grande échelle, les auteurs ont se sont concentrés sur registre multicentrique internationale de patients traités pour une arythmie ventriculaire réfractaire dans des sites situés en République tchèque et aux États-Unis. Les données ont été collectées entre 2016 et 2022 sur 117 patients âgée de plus de 18 ans.

    Des TV et FV réfractaires à la prise en charge classique

    Les patients qui présentaient une TV ou une FV réfractaire à la prise en charge conventionnelle ont bénéficié d’un BGS. L'échec du traitement initial correspondait à l'échec des médicaments antiarythmiques, celui de l'ablation par cathéter, la poursuite de l'assistance circulatoire mécanique ou l'intolérance au bêta-blocage.

    La SGB a été réalisée au chevet des patients par des anesthésistes et/ou des cardiologues. Les 117 patients ont reçu 8 à 12 millilitres d'anesthésique lors d'une injection sous contrôle échographique. L'anesthésique utilisé était la bupivacaïne à action prolongée (70,9 %), suivie de la ropivacaïne (28,2 %). Un seul patient ayant reçu de la lidocaïne (0,9 %).

    Les critères d’analyse principaux étaient la charge TV et FV, et les défibrillations à 24 heures avant et après le SGB.

    Des chiffres en faveur d’un blocage du ganglion stellaire efficace

    Les 117 patients inclus dans l’étude étaient atteints d'arythmie ventriculaire réfractaire et ont été traités par SGB à Duke University Medical Center (Durham, Caroline du Nord, États-Unis) (n = 49) et à l'Institute of Clinical and Experimental Medicine (IKEM) (Prague, République tchèque) (n = 68). La majorité des patients étaient des hommes (94,0 %), des Blancs (87,2 %) et portaient un défibrillateur cardiaque implantable (70,1 %).

    L'étiologie la plus fréquente de la maladie cardiaque était la cardiomyopathie ischémique (52,1 %), et la TV monomorphe, le trouble du rythme majoritairement retrouvé (70,1 %). Dans les 24 heures précédant le SGB, la médiane des épisodes de TV/FV était de 7,5, et 24 heures après le SGB, la médiane a diminué à 1.

    Vingt-quatre heures avant le SGB, la médiane des événements de défibrillation était de 2, et 24 heures après le SGB, la médiane a diminué à 0.

    L'utilisation du SGB est donc associée à une réduction de la charge de TV/FV et de la nécessité d'une défibrillation. Selon l'équipe de recherche, il est nécessaire que soit effectué un essai clinique randomisé pour étudier l'impact du SGB sur les résultats cliniques.

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