Pneumologie

COVID-19 sévère : amélioration de la capacité d’exercice à 1 an

 

On observe une amélioration de la capacité d'exercice sans amélioration de la dyspnée au-delà de 1 an d'un Covid sévère. La persistance des symptômes n’est pas corrélée à la fonction pulmonaire ni à l’imagerie, ce qui laisse pensée que l’étiologie des symptômes n’est pas forcément respiratoire.

  • 18 Avr 2024
  • A A

    Une étude, dont les résultats sont parus en mars 2024, dans Thorax, a cherché à évaluer la fonction respiratoire et les capacités d’exercice, ainsi que la persistance ou non des symptômes respiratoires un an après un COVID sévère. Il s’agit d’une étude de cohorte prospective monocentrique, pour laquelle les auteurs ont inclus 104 patients ayant survécu à un COVID sévère, au cours de la première vague de la pandémie. Les auteurs ont évalué, entre 4 et 15 mois après la sortie d’hospitalisation, l’imagerie, avec la présence ou non de lésions fibrotiques, la fonction pulmonaire, la force de préhension, la distance de marche de 6 minutes, la fragilité, la présence de dyspnée et/ou  de toux et l’épuisement , chez tous les patients.

     

    Une amélioration fonctionnelle malgré la fibrose

    Une prévalence élevée de lésions fibrotiques a été observée avec 64% de patients nouvellement atteints de fibrose pulmonaire interstitielle entre 4 et 15 mois après leur épisode de COVID sévère. L’imagerie par IRM ou tomodensitométrie thoracique a montré que l’amélioration des lésions en verre dépoli était corrélée à une aggravation des lésions fibrotiques. Toutefois, malgré ces constatations, les auteurs de ce travail ont observé une normalisation de la fonction pulmonaire de la force de préhension, du test de marche de 6 minutes et de la fragilité, chez une proportion significative des patients inclus. Cela suggère que les patients ont une meilleure tolérance à l’exercice malgré les lésions fibrosantes, plus d’un an après leur COVID sévère.

     

    Mais pas d’amélioration de la dyspnée…

    Malgré l’amélioration de la tolérance à l’effort et de la fonction respiratoire, les auteurs ont observé la persistance de symptômes tels que la dyspnée, la toux ou encore l’épuisement. Ces symptômes n’étaient donc pas corrélés à la fonction respiratoire et cela suggère qu’il faut rechercher une autre étiologie pouvant les expliquer, en dehors du système respiratoire. D’autre part, les auteurs de ce travail concluent qu’une surveillance clinique et par une imagerie, sur le long terme, est nécessaire pour déterminer la progression des lésions fibrotiques post-COVID, évolution encore inconnue à ce jour.

     

    En conclusion, le COVID réserve encore des surprises concernant les séquelles des formes sévères. La surveillance des patients ayant survécu à une forme grave doit être très prolongée, tant sur le plan clinique que sur l’imagerie, afin de déterminer l’évolution potentiellement péjorative de la fibrose pulmonaire.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF