Diabétologie

LADA : quelle place par rapport aux autres diabètes ?

Les données sur le pronostic du Diabète Auto-immun Latent de l'Adulte (LADA) sont limitées. Une étude a comparé l'incidence des maladies vasculaires et de la mortalité chez les adultes atteints de LADA à ceux atteints de diabète de type 2, de diabète de type 1, et à des individus sans diabète. Les résultats montrent que le LADA présente des taux de mortalité et de maladies cardiovasculaires similaires à ceux du diabète de type 2, mais avec une incidence plus élevée de la rétinopathie.

  • AaronAmat/iStock
  • 25 Oct 2023
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    Le diabète auto-immun latent de l'adulte (LADA) représente une forme hybride de diabète, associant des caractéristiques de l'auto-immunité à celles du diabète de type 2 (DT2), telles que l'insulinorésistance. Toutefois, le contrôle glycémique est souvent moins efficace que dans le DT2, ce qui entraîne un risque accru de complications microvasculaires et macrovasculaires.

    L'objectif de cette étude, publiée dans Diabetes Care, était d'apporter de nouvelles perspectives sur le pronostic du LADA en examinant la mortalité toutes causes confondues et les maladies vasculaires chez les patients atteints de LADA.

    Stratégies de classification : LADA à Auto-immunité Élevée et Faible

    Cette étude s'est basée sur les données de l'étude épidémiologique ESTRID (Étude épidémiologique des facteurs de risque du LADA et du diabète de type 2), une enquête suédoise cas-témoin incluse dans le registre ANDIS, qui vise à caractériser tous les nouveaux cas de diabète dans le comté de Scanie.

    L'étude a suivi des patients atteints de LADA (n = 550), définis comme ayant un âge supérieur à 35 ans à la découverte, une positivité des anticorps anti-GAD à une concentration supérieure à 10 UI/mL et une concentration de C-peptide supérieure à 0,3 nmol/L, des patients atteints de diabète de type 1 (n = 1 573), des patients atteints de diabète de type 2 (n = 2 001), ainsi que des témoins sans diabète (n = 2 355), sur une période s'étalant de 2007 à 2019.

    Les patients atteints de LADA ont ensuite été divisés en deux groupes en fonction de la médiane de la distribution de la concentration des anticorps anti-GAD dans la cohorte : ceux avec une forte auto-immunité (n = 275) et ceux avec une faible auto-immunité (n = 264).

    Pas les mêmes risques en fonction de l’auto-immunité chez les patients avec un LADA

    La mortalité toutes causes confondues est plus élevée chez les patients atteints de LADA (1,44 ; IC à 95 % 1,03 - 2,02), de DT1 (HR 2,31 ; IC à 95 % 1,75- 3,05), ou de DT2 (HR 1,31 ; IC à 95 % 1,03- 1,67) que chez les témoins ; au sein des LADA, seuls les patients avec une faible auto-immunité ont un risque augmenté (HR 1,74 ; IC à 95 % 1,18, 2,57).

    En revanche pour les taux de maladies cardiovasculaires, ils sont plus élevés chez les patients atteints de LADA à forte auto-immunité et de DT2 par rapport aux témoins, mais pas chez les patients atteints de LADA à faible auto-immunité ou de DT1.

    L'incidence de la rétinopathie est plus élevée chez les patients atteints de LADA par rapport aux patients atteints de DT2, et cela était observé aussi bien chez les patients atteints de LADA à faible auto-immunité que chez ceux avec une auto-immunité élevée.

    Patients avec LADA : une nouvelle classification pour une prise en charge encore plus individualisée ?

    Ces résultats soulignent la nécessité d'améliorer la gestion de la glycémie chez ce groupe de patients, qui est fréquent mais largement méconnu. De plus, l'étude a identifié deux groupes de patients atteints de LADA présentant des trajectoires de maladie différentes en fonction des niveaux d'auto-immunité, mettant en lumière l'importance d'une classification précise pour un traitement optimal.

     

     

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