Pneumologie

Cancer pulmonaire : intérêt de l’olanzapine pour éviter l’anorexie

 L’anorexie est fréquente au cours des cancers, notamment bronchiques, et surtout en début de traitement. Le maintien d’un poids de forme est un des facteurs de pronostic favorable. L'olanzapine à faible dose améliorerait l'appétit et la prise de poids dans les cancers pulmonaires nouvellement diagnostiqués sous chimiothérapie.

  • 18 Mai 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en avril 2023 dans le Journal of Clinical Oncology, a cherché à évaluer l’intérêt de l’olanzapine pour stimuler l’appétit et favoriser la prise de poids des patients atteints de cancers, nouvellement diagnostiqués et traités par chimiothérapie. Pour cela, les auteurs ont inclus 124 patients, âgés de plus de 18 ans, avec un âge moyen de  55 ans, et atteints d’un cancer gastrique, hépatobiliaire ou pulmonaire, récemment diagnostiqué et non traité, localement avancé ou métastatique. Il s’agit d’une étude en double aveugle au cours de laquelle un groupe de patients a reçu de l’olanzapine à raison de 2,5 mg une fois par jour pendant 12 semaines et l’autre groupe a reçu un placebo. Tous étaient traités par chimiothérapie. Au début de l’étude, tous les patients ont bénéficié d’une évaluation nutritionnelle et de conseils diététiques. Les deux critères de jugement principaux étaient une prise de poids supérieure à 5% et une amélioration de l’appétit évaluée par échelle visuelle analogique et des questionnaires sur la qualité de vie. Les critères secondaires étaient les modifications de l’état nutritionnel, la qualité de vie et la toxicité de la chimiothérapie.

     

    La fréquence de l’anorexie au cours des cancers aggrave le pronostic

    L’anorexie est un phénomène extrêmement fréquent au cours des cancers, notamment ceux traités par chimiothérapie puisqu’elle survient dans 30 à 80% des cas. La perte de poids et la dénutrition sont des facteurs pronostiques défavorables. L’accompagnement nutritionnel et les conseils diététiques sont nécessaires et efficaces mais insuffisants, notamment chez les patients traités en ambulatoire. L’objectif des auteurs de ce travail était donc d’évaluer l’efficacité d’une molécule, l’olanzapine sur l’anorexie au cours des cancers, puisqu’elle serait capable de provoquer une amélioration de l’appétit et donc une prise de poids, qui auraient un rôle favorable sur les défenses du patient et donc son pronostic. De plus, l’olanzapine est utilisable per os en une prise quotidienne, ce qui est confortable pour des patients déjà lourdement traités.

     

    Une amélioration de la qualité de vie

     

    La quasi-totalité des patients avait un cancer métastatique. Le nombre de  patients ayant eu un gain de poids significatif étaient majoritairement situés dans le groupe ayant reçu l’olanzapine.  La moitié des patients traités par olanzapine ont également ressenti une amélioration de leur appétit et une meilleure qualité de vie. Leur état nutritionnel était meilleur que ceux ayant reçu un placebo et surtout, la chimiotoxicité était moindre, ce qui constitue un élément de grande importance. Sur le plan de la tolérance, les effets secondaires attribuables seulement à l’olanzapine étaient minimes. Ces résultats suggèrent que ce traitement, peu coûteux, devrait être systématiquement associé à la chimiothérapie chez les sujets atteints de cancers, notamment gastrique, hépato-biliaire ou bronchique.

     

    En conclusion, l’olanzapine en prise quotidienne chez les patients atteints de cancers et traités par chimiothérapie améliore leur appétit, favorise la prise de poids et diminue la chimiotoxicité au prix d’effets indésirables mineurs. Un traitement à proposer systématiquement à ces patients dont la qualité de vie est déjà bien altérée…

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    JDF