Motoneurones

Un IRM de la langue pourrait aider à détecter la maladie de Charcot

La taille des muscles de la langue peut être un indicateur de la maladie de Charcot. Grâce à un examen par IRM, il serait possible de la détecter précocement. 

  • The University of Queensland
  • 25 Octobre 2025
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    La maladie de Charcot pourrait être repérée précocement grâce à la langue. Des chercheurs de l’université du Queensland en Australie le démontrent dans une étude parue dans Computers in Biology and Medicine. Ils ont découvert qu’un examen de la langue par IRM permet de déterminer le risque de développer la maladie. 

    Maladie de Charcot : "les muscles de la langue s'affaiblissent et dépérissent"

    "Notre langue est composée de huit muscles interconnectés, chacun ayant un rôle différent, nous permettant de manger, d'avaler et de parler, explique le Dr Thomas Shaw, auteur principal de cette recherche. Mais chez une personne atteinte de la maladie des motoneurones, les muscles de la langue, comme beaucoup d'autres muscles du corps, s'affaiblissent progressivement et, malheureusement, dépérissent." Ainsi, les personnes atteintes de la maladie de Charcot, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), ont tendance à avoir des muscles de la langue plus petits. Or, pour les étudier, à l’intérieur de la bouche, seules des méthodes invasives et difficiles existent aujourd’hui.

    SLA : un pronostic plus sombre lorsque la sphère buccale est touchée en premier  

    Le neuroscientifique et son équipe ont eu recours à une méthode combinant IRM et intelligence artificielle (IA). Ils se sont appuyés sur plus de 200 IRM, réalisées précédemment, de personnes atteintes et non-atteintes par la pathologie. "Nous avons pu obtenir des mesures précises du volume et de la forme des muscles de la langue, indique-t-il. (…) Des comparaisons transversales ont montré des différences significatives entre les scanners des personnes atteintes de SLA et celles des personnes non atteintes." Lors de précédents travaux, d’autres scientifiques ont remarqué que les personnes dont les symptômes de SLA concernent les muscles de la bouche, de la langue, de la gorge et du cou ont une survie plus courte que celles dont les symptômes apparaissent dans les membres. "Nos propres résultats le confirment : les personnes dont le volume de la langue est plus faible ont un pronostic plus sombre", précise le spécialiste. 

    Une prise en charge précoce de la maladie de Charcot pour améliorer le quotidien des malades

    Pour le chercheur et son équipe, ces résultats montrent que des examens IRM, combinés avec l’IA pourraient devenir un outil de diagnostic précoce. "Plus important encore, cette mesure pourrait nous renseigner sur l'espérance de vie des personnes atteintes de SLA (…) ce qui pourrait faciliter la planification et l'inclusion plus rapide dans les essais cliniques", poursuit-il. Le Dr Shaw estime qu’aujourd’hui, il faut environ 12 mois pour poser un diagnostic après l’apparition des premiers symptômes.

    Pour la Dre Brooke-Mai Whelan, orthophoniste et co-autrice de l’étude, ces travaux pourraient également contribuer à l’amélioration du quotidien des malades. "Les personnes atteintes de SLA rapportent que la perte de la parole est plus dévastatrice que la perte de la capacité à manger, à boire ou à marcher, précise-t-elle. Comprendre quels muscles spécifiques de la langue s'atrophient dans la SLA nous aidera à développer des stratégies de compensation, notamment en modifiant les schémas de parole de la personne pour qu'elle s'appuie sur des groupes musculaires non affectés." Par exemple, elle explique que des enregistrements vocaux pourraient être réalisés précocement. Cela permettrait ensuite d’utiliser la voix naturelle dans des appareils de communication après une perte de la parole. 

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