Psychologie
Comment réagir quand votre enfant développe des TOC ?
Les TOC peuvent être déstabilisants, mais ils ne définissent pas votre enfant.
- Par Dr Claire Lewandowski
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Quand son enfant commence à manifester des comportements répétitifs ou des rituels envahissants, il est normal de se sentir démuni. Comprendre et réagir de façon calme et empathique joue un rôle déterminant dans l’évolution du trouble.
Comprendre ce que vit votre enfant
Les TOC ne sont pas de simples manies ni une question de volonté. Ils associent des obsessions, sous forme de pensées intrusives, envahissantes et angoissantes, et des compulsions, c’est-à-dire des gestes ou rituels destinés à apaiser temporairement l’anxiété. Un enfant peut, par exemple, se laver les mains de manière excessive par peur des microbes, vérifier plusieurs fois que la porte est bien fermée ou disposer ses objets selon un ordre précis.
Ces comportements ne sont pas des caprices, mais l’expression d’une angoisse réelle. L’enfant ne cherche pas à défier ses parents, mais à se protéger d’une peur qu’il ne maîtrise pas. Plutôt que de voir une “mauvaise habitude”, il s’agit d’un mécanisme d’apaisement qui révèle une grande vulnérabilité intérieure.
Éviter la confrontation et favoriser le dialogue
Face à un enfant qui répète sans cesse les mêmes gestes, la tentation est grande de lui dire d’arrêter. Pourtant, la confrontation directe aggrave souvent sa détresse. Il risque de se sentir incompris ou coupable, ce qui renforce finalement son besoin de réassurance et le cercle vicieux des TOC.
La clé est d’ouvrir un dialogue sans jugement, en lui disant ce que vous avez remarqué et en lui demandant ce qui lui fait peur quand il ne le fait pas. Ainsi, vous créez un espace de confiance pour qu’il se sente reconnu dans sa peur, et non critiqué pour son comportement.
Il est aussi préférable de ne pas participer aux rituels (par exemple, vérifier soi-même la porte ou répondre à des demandes répétées de réassurance). À la place, vous pouvez expliquer avec douceur : « Je sais que ton cerveau t’envoie une alerte, mais nous allons apprendre ensemble à ne plus lui obéir à chaque fois. » Mettre des mots sur ce qu’il ressent, reconnaître la peur sans la nourrir, c’est déjà une forme d’aide thérapeutique.
Chercher un accompagnement adapté et avancer ensemble
Quand les TOC prennent trop de place, par exemple en perturbant le sommeil, la scolarité ou la vie familiale, il est essentiel de consulter un professionnel. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont aujourd’hui le traitement de référence. Elles lui apprennent à affronter progressivement ses peurs et à réduire ses rituels, tout en renforçant son sentiment de maîtrise.
L’implication des parents est centrale pour comprendre les mécanismes du trouble et éviter, sans le vouloir, de renforcer certaines compulsions. Dans les formes plus sévères, un traitement médicamenteux léger peut être proposé par un pédopsychiatre, toujours en complément d’un suivi psychologique.
En savoir plus : "Toc ou pas Toc? Reconnaître un trouble obsessionnel compulsif et le guérir" de Franck Lamagnère.







