Hyperémèse gravidique
Nausées extrêmes pendant la grossesse : la moitié des futures mamans reconnaissent avoir envisagé l’IVG
La moitié des femmes enceinte ayant souffert de nausées et de vomissements extrêmes ont reconnu avoir envisagé d'interrompre leur grossesse et 9 sur 10 de ne plus avoir d'enfants.

- Par Sophie Raffin
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Les nausées et les vomissements sont des troubles fréquents de la grossesse. Mais dans un certain cas, ils peuvent prendre un tournant dangereux. Ils sont si fréquents et importants que la future maman ne parvient plus à manger et boire suffisamment et que l’hospitalisation peut s'avérer nécessaire.
Ce mal, appelé hyperémèse gravidique et mis en lumière par Kate Middleton qui en a souffert à chacune de ses grossesses, met à rude épreuve la santé physique et mentale des mères… ainsi que leur désir de maternité.
Hyperémèse gravidique : 9 patientes sur 10 envisagent de plus avoir d’enfants
Une enquête nationale australienne, publiée dans la revue Plos One le 3 septembre 2025, a interrogé 289 femmes ayant souffert de vomissements graves pendant leur grossesse ou d'hyperémèse gravidique. Près de 4 sur 10 étaient encore enceintes lors du questionnaire.
Leurs réponses montrent que ce mal aussi connu sous le nom d’hyperemesis gravidarum, est loin d' être uniquement un désagrément de la grossesse. Plus de 50 % des participantes ont assuré que la maladie avait des "impacts majeurs" sur différents domaines comme la vie sociale, le travail, leur capacité d'entreprendre des tâches quotidiennes, la capacité à manger ou à boire, la prise en charge des enfants préexistants ainsi que le sommeil.
62 % des patientes ont indiqué avoir ressenti « souvent » ou « toujours » des sentiments de dépression ou d'anxiété après les crises de vomissements. Face à toutes ces difficultés, 54 % ont reconnu avoir envisagé d'interrompre leur grossesse. De plus, 90 % d’entre elles songent à ne pas avoir d’autres enfants.
Vomissements extrêmes pendant la grossesse : plusieurs traitements disponibles
Face à ces souffrances physiques et psychiques, plusieurs traitements anti-vomitifs sont proposés aux patientes. Le plus utilisé était l'ondansétron (91 %). Plus de neuf patientes sur 10 l’ont pris au cours du premier trimestre et 55 % l’ont eu comme traitement de première intention. Les autres traitements prescrits contre les vomissements et nausées extrêmes pendant la grossesse étaient la pyridoxine (62 %), la doxylamine (62 %) et le métoclopramide (61 %).
"La plupart des femmes ont signalé un ou plusieurs effets secondaires aux antiémétiques tels que les maux de tête, la constipation, la sédation ou une altération de la cognition, avec 31 % arrêtant le métoclopramide en raison d'effets secondaires, contre 14 % pour l'ondansétron et 10 % pour la doxylamine", précisent les auteurs dans leur article.Par ailleurs, l'ondansétron, la doxylamine et les corticostéroïdes enregistrent la plus grande efficacité perçue avec plus de 50 % d’évaluations « efficaces » ou « très efficaces ». 51 % des participantes ont reconnu avoir fait appel à des thérapies complémentaires ou alternatives en plus des traitements conventionnels pour tenter de gérer la maladie.
"Nos résultats soulignent également le fardeau psychosocial profond subi par les femmes atteintes de vomissements graves pendant leur grossesse ou d'hyperemesis gravidarum, et les impacts importants que vivre avec cette maladie peut également avoir sur la qualité de vie", soulignent les chercheurs. Pour eux, face à ces difficultés et le large éventail d’antiémétiques disponibles, il est essentiel d’adopter "des approches de soins et de traitement individualisées durant la grossesse" en fonction des préférences et ressentis des patientes.