Onco-Thoracique

CBNPC : le micro-environnement tumoral comme nouvelle cible ?

La recherche sur l’environnement immunitaire des tumeurs est actuellement en plein essor. Dans le Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC), le macrophage du micro-environnement tumoral pourrait participer à l'élimination du cancer.

  • Ozgu Arslan/iStock
  • 17 Novembre 2022
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    Ces dernières années, l’étude des inhibiteurs de point de contrôle immunitaires des lymphocytes T est en pleine explosion. Cependant, d’autres cellules du micro-environnement immunitaires pourraient être les cibles privilégiées des traitements de demain, c’est notamment le cas des macrophages.

    Les macrophages de l’environnement tumoral : ennemis ou alliés ?

    On parle de phénotype des macrophages pour désigner ce qu’ils présentent à leur surface et leur degré d’activation ou d‘inactivation. Des macrophages peuvent être immunosuppresseurs et favoriser la progression tumorale tandis que d’autres peuvent être pro-inflammatoires et favoriser la réponse immunitaire anti-tumorale. Dans le micro-environnement immunitaire du CBNPC, ce phénotype est corrélé au pronostic de la pathologie tumorale. Cependant la manière dont de la cellule tumorale du CBNPC impacte le phénotype des macrophages péri-tumoraux – et donc leur activité - n’est pas claire.

    Lien entre le micro-environnement tumoral et les macrophages : modèle in vitro et confirmation in vivo

    Dans une étude récemment parue dans le Journal of Thoracic Oncology, les auteurs ont développé un modèle in vitro de cellules tumorales provenant de CBNPC de patients qu’ils ont associés à des fibroblastes issus d’une patiente atteinte d’adénocarcinome ainsi que des macrophages murins. Le phénotype des macrophages a ensuite été étudié dans diverses conditions.

    72 lignées cellulaires de CBNPC ont été étudiées avec ce modèle in vitro. Le gène le plus fréquemment exprimé par les macrophages du microenvironnement des tumeurs s’est révélé être le gène de l’Arginase-1. Cette protéine ayant un rôle immunosuppresseur ces macrophages favorisent donc la croissance tumorale. De façon intéressante, l’expression élevée de ce gène dans ces macrophages semble être indépendante des autres données cliniques (âge, sexe, origine de la tumeur…). Ces résultats préliminaires ouvrent un nouveau champ d’investigation d’immunothérapie ciblant cette fois-ci non plus le lymphocyte T, mais le macrophage.

    Pour compléter leur recherche, des modèles murins xénogreffés ont été développés à partir de tumeurs dont le micro-environnement immunitaire présente des macrophages chez qui le gène Arginine-1 est fortement exprimé. Ces modèles murins de tumeurs avec macrophages Arginase-1++ pourraient ainsi servir au développement de futures thérapeutiques ciblant l’activité Arginase-1 de ces macrophages immunosuppresseurs.

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