Allergologie
L’ambroisie : une allergie avec un pic au moment des vendanges
L’allergie, qui est la 4e maladie de la planète en nombre de gens touchés, selon l’Organisation mondiale de la santé, connaît un pic étonnant en septembre-octobre à cause d’une seule plante, l’ambroisie. Quelle est cette plante qui inquiète le monde de la santé ?
- stevanovicigor/epictura
L’ambroisie est une plante de quel type ?
JFL : C’est une mauvaise herbe de la famille du tournesol, un buisson qui, au moment de la floraison, peut atteindre un mètre de haut. Elle est arrivée dans notre pays au milieu du dix-huitième siècle dans un lot de fougères canadiennes.
Et elle commence seulement maintenant à poser des problèmes ?
JFL : L’ambroisie est restée calme pendant une centaine d’années. On pense que ce sont les grands chantiers des années cinquante qui lui ont permis de se développer, certes principalement en Rhône-Alpes au moment de la construction des autoroutes, mais désormais de façon anarchique dans toute la France, au point d’inquiéter nos autorités sanitaires. C’est une plante qu’on ne cultive pas pour ses vertus gustatives ou médicinales ; une plante sauvage, une mauvaise herbe même pas très belle…
Est-ce une plante facile à reconnaître ?
JFL : Sa morphologie se transforme au cours de son développement pour donner, au moment de la floraison, un buisson qui peut atteindre plus d'un mètre de haut.
A chaque stade de son développement, l'ambroisie peut être confondue avec d'autres plantes qui ne présentent pas d'inconvénients aussi importants pour la santé. Pour pouvoir lutter efficacement contre l'ambroisie, il faut donc savoir la reconnaître à coup sûr. La meilleure solution pour la reconnaître est d’aller se promener sur le site internet officiel de la dame…
www.ambroisie.info, un site très documenté… Il y a des photos qui permettront de l’identifier à coup sûr !
L’allergie frappe généralement au moment de la pollinisation, c’est-à-dire en mai-juin surtout. Pour l’ambroisie, c’est quand ?
JFL : Pour l’allergie classique, c’est effectivement plutôt mai-juin pour la plupart de nos régions. Mais cette nouvelle star des pollens, à laquelle 6 à 12 % de la population est sensible, frappe beaucoup plus tard que les autres plantes. De la mi-août à la mi-octobre, avec un maximum d’intensité en septembre.
Cela ressemble à quoi, cette allergie à l’ambroisie ?
JFL : Il suffit de quelques grains de pollen d’ambroisie par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent chez les gens sensibles : nez bouché ou qui coule, yeux qui brûlent, et au pire, difficultés à respirer à une période inhabituelle en août-septembre. Dans 50 % des cas, l’allergie à l’ambroisie peut entraîner l’apparition de l’asthme ou provoquer son aggravation. Je le répète, dans notre pays, notamment dans les zones les plus envahies, de 6 à 12 % de la population serait affectée par cette plante extrêmement allergisante. Cela devient donc un problème de santé publique.
Si on identifie que le problème vient de l’ambroisie, on peut suivre un traitement pour se désensibiliser à cette plante ?
JFL : Oui, les allergiques de l’automne doivent y penser en ce moment. C’est simple, efficace et indolore. Et lorsque la cause est bien identifiée, ce qui est le cas avec l’ambroisie, les résultats peuvent, en effet, être spectaculaires.
On dit que pour se protéger des pollens, il faut bien fermer les fenêtres ?
JFL : Non ! Profitez des derniers jours de soleil pour effectuer le grand nettoyage d’automne de la maison – en particulier de la chambre – car, comme toujours en médecine, le futur passe par la prévention. Lutter contre l’allergie, c’est déclarer la guerre aux acariens. Ouvrir en grand les fenêtres, battre les couvertures et la literie, aspirer le tout. Et faites-le même en centre-ville ; avec le vent, aucun endroit n’échappe aux allergènes de la nature.








