Oncologie

Cancer de la vessie : intérêt du nivolumab en monothérapie, y compris sans expression de PD-L1

Le nivolumab, un inhibiteur du check-point PD-L1, apporte en bénéfice en terme de réponse dans le cancer de la vessie métastatique ou en échappement d’un traitement de 1ère ligne à base d’un sel de platine.

  • sudok1/Epictura
  • 27 Janvier 2017
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    Chez des patients souffrant d'un carcinome de la vessie métastatique ou non-résécable et précédemment traité avec un sel de platine, le nivolumab en monothérapie, un inhibiteur du check-point PD-L1, apporte un bénéfice clinique significatif, indépendamment de l'expression de PD-L1. Il est associé à un profil de tolérance acceptable selon une étude parue dans le Lancet Oncology.

    Réponse peu dépendante de l’expression de PD-L1

    Une réponse objective confirmée a été obtenue dans 52 (19,6% ; IC à 95% 15.0-24.9) de 265 patients. Cette réponse a également été obtenue chez :
    • 23 (28,4% ; IC 95% 18.9-39.5) des 81 patients ayant une expression de PD-L1 de 5% ou plus, 
    • 29 (23,8%, IC 95% 16.5-32.3) des 122 patients ayant une expression de PD-L1 de 1% ou plus 
    • 23 (16,1% ; IC 95% 10.5-23.1) des 143 patients ayant une expression de PD-L1 de moins de 1%.

    Les effets indésirables de grade 3-4 liés au traitement se sont produits chez 48 (18%) des 270 patients : il s’agissait le plus souvent d’une fatigue et d’une diarrhée de grade 3, qui se sont produites chez cinq patients. Trois décès ont été attribués au traitement (pneumonie, insuffisance respiratoire aiguë et insuffisance cardiovasculaire).

    Une étude de phase 2

    Cette étude multicentrique, de phase 2, a concerné des patients âgés de 18 ans ou plus, atteints de carcinome de la vessie localement avancé, métastatique ou non-résécable, objective cliniquement et dont le statut de la maladie a été évalué à 0 ou 1 selon les critères de l'Eastern Cooperative Oncology Group.

    Ces malades ont reçu du nivolumab, 3 mg/kg par voie intraveineuse, toutes les 2 semaines jusqu'à progression de la maladie, détérioration clinique, toxicité inacceptable ou autre raison définie par protocole.

    Le critère d'évaluation principal était la réponse objective globale confirmée en aveugle par un comité indépendant chez tous les patients traités et par l'expression de la tumeur PD-L1 (≥ 5% et ≥ 1%). L’essai est toujours en cours.

    270 patients de 63 sites dans 11 pays ont reçu le nivolumab et 265 ont été évalués pour l'activité. Le suivi médian de la survie globale était de 7 mois (IQR 2.96-8.77).

    En pratique

    Les patients atteints de cancer métastatique de la vessie ont un pronostic sombre et n’ont que peu d'options thérapeutiques après la chimiothérapie de première ligne. Les réponses au traitement de deuxième ligne sont rares.

    De plus, les maladies associées et l’insuffisance rénale, fréquentes à cet âge, compromettent souvent l’utilisation des sels de platine qui sont les molécules pivot des chimiothérapies de première ligne. Au final, près de la moitié des malades seraient non-éligibles au cisplatine.

    Cette étude démontre l’intérêt potentiel et la tolérance du nivolumab, un anticorps inhibiteur du check-point IgG4 PD-1, 100% humanisé, chez les patients atteints d'un carcinome de la vessie, métastatique ou non-résécable, et dont la maladie a progressé ou réapparu en dépit d'un traitement initial comprenant au moins un sel de platine.

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