Glycocalyx
Psoriasis : comment le sucre peut réguler l’inflammation
Une étude révèle que les cellules immunitaires modifient leur surface sucrée, le glycocalyx, pour migrer dans la peau en cas d’inflammation. Ce mécanisme pourrait devenir une cible thérapeutique contre le psoriasis et d'autres maladies inflammatoires.
- Par Stanislas Deve
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Invisible mais essentiel, un manteau sucré couvre chacune de nos cellules. Longtemps perçu comme une simple couche protectrice, ce glycocalyx révèle aujourd’hui un rôle bien plus stratégique : il régule le déplacement des cellules immunitaires. Une étude publiée dans la revue Science Signaling dévoile que ces cellules modifient leur propre enveloppe sucrée pour pénétrer dans les tissus enflammés, un mécanisme clé dans des maladies inflammatoires de la peau, comme le psoriasis. Cette découverte pourrait bien changer notre manière de penser l’inflammation cutanée et ouvrir la voie à de nouveaux traitements.
Un manteau sucré aux multiples fonctions
Jusqu’ici, on savait que ce revêtement sucré protégeait les vaisseaux sanguins et participait à la communication cellulaire. Mais cette nouvelle recherche menée par des chercheurs des universités britanniques de Lancaster et de Manchester, ainsi que du Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux Etats-Unis, montre que les cellules immunitaires elles-mêmes possèdent leur propre glycocalyx... et qu’elles s’en débarrassent pour se déplacer.
Lors d’une inflammation cutanée, comme dans le psoriasis, les cellules immunitaires doivent quitter le sang pour atteindre les tissus affectés. Contrairement à ce que l’on pensait, ce n’est pas uniquement la paroi des vaisseaux qui modifie son glycocalyx pour faciliter cette migration : les cellules immunitaires se délestent elles aussi de leur manteau sucré. Ce phénomène de "shedding" – ou perte du glycocalyx – est crucial pour leur déplacement.
Quelles implications thérapeutiques ?
Or, ce mécanisme est une arme à double tranchant : bénéfique pour lutter contre les infections, il devient délétère lorsqu’il alimente des maladies inflammatoires chroniques comme le psoriasis. "Il est vraiment satisfaisant de découvrir à quel point la couche glycocalyx est importante sur les cellules immunitaires, notent les scientifiques dans un communiqué. Nous espérons que cette recherche posera les bases de futurs traitements contre les maladies inflammatoires." Pour les chercheurs, cibler le glycocalyx pourrait en effet ouvrir la voie à de nouveaux médicaments, capables de contrôler la migration des cellules immunitaires. Un espoir pour les millions de personnes atteintes de psoriasis, mais aussi pour d’autres pathologies inflammatoires.











