Cerveau

Les pensées négatives chroniques sont liées au déclin cognitif

Avoir des pensées négatives répétées comme les ruminations, l’inquiétude et les craintes est lié au déclin cognitif chez les personnes âgées.

  • Bulat Silvia/istock
  • 15 Septembre 2025
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    Voir le verre toujours à moitié vide n’affecte pas uniquement votre quotidien, voire vos relations avec votre entourage… cela peut aussi impacter vos fonctions cognitives. Des chercheurs de Hubei University of Chinese Medicine ont remarqué qu’avoir des pensées négatives répétées est liée à un risque accru de déclin cognitif chez les seniors.

    Leur étude est parue dans la revue BMC Psychiatry cet été.

    Les pensées négatives impactent les fonctions cognitives des seniors

    Les chercheurs chinois ont suivi 424 personnes âgées de 60 ans et plus entre mai et novembre 2023. Le taux de pensées négatives - comme les ruminations, les regrets et l’inquiétude - des volontaires a été mesuré à l’aide de questionnaires. En parallèle, leurs capacités cognitives – comme la mémoire, l’attention, la fluidité verbale et les fonctions exécutives – ont été évaluées par le biais de plusieurs tests standardisés.

    L’analyse des données a montré que plus le participant avait un score de pensées négatives élevé, plus ses performances cognitives étaient faibles. Cette association était particulièrement forte parmi le groupe âgé de 60 à 79 ans ayant été au moins jusqu’au lycée.

    De plus, la corrélation était maintenue, même après avoir contrôlé des variables telles que l'âge et les comorbidités. Ce qui suggère, selon les auteurs, que les ruminations chroniques ne sont pas seulement un symptôme, mais bien un moteur de déclin cognitif.

    Repérer les ruminations et l'inquiétude chez les seniors pour prévenir le déclin cognitif

    Pour les scientifiques à l’origine de ces travaux, ces résultats sont particulièrement intéressants, car les pensées négatives chroniques représentent un facteur de risque modifiable pour le déclin cognitif. Ils notent, en effet, que ce type de schéma de réflexion peut être dépisté par les professionnels de la santé mentale et pris en charge grâce à des interventions psychologiques. Ce qui permettrait d'améliorer la prévention du déclin cognitif.

    Si cette étude met en lumière un lien entre le fait de ruminer des idées noires et un risque accru d’avoir des fonctions cognitives amoindries en vieillissant, l’équipe reconnaît que les mécanismes sous-jacents restent vagues. Les auteurs avancent entre autres que les ruminations et les craintes pourraient "entraîner des changements dans les fonctions structurelles du cerveau liées au contrôle cognitif, ce qui entraîne un déclin cognitif supplémentaire".

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