Asthme : une équipe multidisciplinaire spécialisée pour une meilleure prise en charge

Une prise en charge multidisciplinaire des patients souffrant d’un asthme difficile ou sévère par une équipe associant des professionnels de différentes compétences est efficace pour diminuer les hospitalisations et améliorer la qualité de vie. C’est ce qu’ont montré des chercheurs du service de pneumologie de l’Hôpital universitaire de Southampton dans une étude publiée dans l’European Respiratory Journal.

Les auteurs sont partis du constat que plus de 10 % des asthmatiques sont atteints d’un asthme qu’ils nomment « difficile », ces patients représentant 80 % des dépenses liées à l’asthme et étant à haut risque d’exacerbations sévères aiguës.

Pour réaliser leur étude, ils ont sélectionné entre 2010 et 2012 des asthmatiques hospitalisés au moins deux fois par an dans leur service auxquels ils ont proposé un programme multidisciplinaire consistant en une prise en charge personnalisée par une équipe composée d’un médecin spécialisé dans l’asthme sévère et allergique, d’une infirmière également spécialisée, d’un kinésithérapeute et d’un psychologue.

 

Réduction des coûts

 Ce programme a été initié lors de l’admission à l’hôpital puis poursuivi en ambulatoire. 84 malades ont ainsi été inclus dans l’étude, dont 80 % de femmes. L’index de masse corporelle moyen est de 31 kg.m^-2, avec 55 % de comorbidités psychologiques, un chiffre particulièrement élevé.

Après introduction du programme, les admissions répétées à l’hôpital pour asthme ont diminué de 33 %, passant de 127 en 2010 à 84 en 2012 (p = 0,0004). Le nombre de journées d’hospitalisation a également été réduit de 52 % de 895 en 2010 à 430 en 2012 (p = 0,015). En corollaire, les coûts de prise en charge ont significativement baissé de 35 %.

D’après un entretien avec le Pr Alain Didier, pneumologue au CHU de Toulouse

Burke H, Davis J, Evans S, Flower L, Tan A, Kurukulaaratchy RJ. A multidisciplinary team case management approach reduces the bden of frequent asthma admissions. ERJ Open Res. 2016;2(3):00039‑2016.