Pneumologie
Spirométrie en médecine générale : la formation du praticien est indispensable
Sans une formation spécifique et encadrée, la pratique de la spirométrie en médecine générale semble vouée à l’échec.
- ©123RF-Juan-Aunion
A l’heure où il est envisagé de lancer des campagnes de détection de la BPCO dans le cadre de la médecine générale et du travail, une étude réalisée aux Etats-Unis vient attirer l’attention sur l’importance d’utiliser un matériel de spirométrie fiable et surtout de dispenser une formation de qualité aux praticiens qui réalisent les mesures.
Dans cette étude faite dans des cliniques de médecine générale américaines, les performances de 17 spiromètres ont été testées en comparant leurs résultats avec un simulateur de courbe débit-volume. Les résultats sont particulièrement décevants, puisque 16 appareils n’ont pas donné de mesures satisfaisantes en termes d’exactitude.
Le rapport VEMS/CV, qui est le cœur de la détection de la BPCO, est surestimé avec un certain nombre d’appareils, le pourcentage de patients avec une obstruction bronchique étant ainsi sous-estimé. Finalement, la qualité des tests a été jugée acceptable pour seulement 60 % des patients.
L’expérience française
Les résultats de cette étude ne sont pas transposables dans le système de soins français pour plusieurs raisons. Les appareils utilisés ne sont pour la plupart pas commercialisés dans notre pays, mais surtout aux Etats-Unis, les mesures ne sont pas faites par des médecins mais par des techniciens et des assistants qui n’ont manifestement pas été formés spécifiquement à la spirométrie. Avant la précision des machines, c’est cette formation insuffisante qui semble expliquer les piètres résultats obtenus.
Les résultats de ce travail mettent donc en garde contre une pratique « sauvage » de la spirométrie sans des programmes de formation qualifiante. La CNAM a d’ailleurs en projet de lancer des opérations pilotes de formation à la spirométrie avec l’appui de la Société française de pneumologie avant de mettre des appareils à la disposition des généralistes.
D’après un entretien avec le Dr Thierry Perez, pneumologue, CHU de Lille












