Neurologie

AVC hémorragique : un pronostic difficile à poser

Une étude américaine a recueilli les pronostics de 742 neurologues sur deux cas d'AVC hémorragique. On est frappé par l'étendue des différences entre les avis.

  • sudok1/epictura
  • 19 Mai 2016
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    « Est-ce qu’il va s’en sortir ? » Dans les cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) hémorragiques, le patient n’est pas souvent en mesure de discuter de son pronostic, et c’est en général un membre de la famille qui s’en charge, et qui attend des informations précises. Le diagnostic n’est pourtant pas si évident à poser pour les neurologues, comme le montre une étude publiée dans la revue scientifique Neurology.

    Variabilité

    Mis face à deux cas d’AVC hémorragiques, 742 neurologues et neurochirurgiens américains ont proposé leur pronostic sur les chances de survie des patients. Le moins que l’on puisse en dire, c’est que les avis divergent.

    « L’éventail des prédictions couvrait des chances de survie allant de 0 à 100 %, rapporte le Dr Dahin Zahuranec, auteur principal de l’étude et neurologue à l’université du Michigan (Etats-Unis). J’ai été très surpris de constater une telle variabilité chez les médecins. » Les neurochirurgiens étaient plus optimistes que les neurologues; les médecins qui avaient vu le plus de cas d’AVC hémorragiques étaient plus pessimistes que les autres.

    Soins palliatifs ou intervention

    Il est, de l’avis général, extrêmement difficile de poser un pronostic sur un AVC hémorragique, contrairement à un AVC ischémique. L’étendue de l’hémorragie peut être difficile à évaluer, le saignement peut reprendre… Mais lorsque les familles insistent, les médecins s’essaient parfois à des estimations un peu hasardeuses.

    Les conséquences de ces divergences dans les avis ont des répercussions évidentes sur le traitement appliqué au patient. Un médecin estimant que les chances de survie sont nulles se concentrera sur le confort du patient et un accompagnement palliatif, alors que, de l’autre côté du spectre des pronostics, il pourra faire appel à une batterie de médications et d’interventions pour tenter de le soigner.

    « Ces situations sont toujours difficiles, à la fois pour la famille et pour les médecins, ajoute le Dr Zahuranec. Si la famille a une idée claire de ce que le patient souhaiterait, cela peut rendre les choses plus faciles. » Dans tous les cas, il recommande que les médecins se rappellent de cette incertitude avant d’entamer la discussion.

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