Oncologie

Cancer de l'endomètre : l'analyse du microbiote vaginal pourrait améliorer le dépistage

L'analyse du microbiote vaginal, soit l'ensemble des micro-organismes qui peuplent le vagin, serait un bon indicateur pour le dépistage du cancer de l'endomètre, un cancer dont le diagnostic est trop souvent tardif.

  • SvetaZi/iStock
  • 06 Janvier 2020
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    Le cancer de l'endomètre est le deuxième plus fréquent des cancers gynécologiques en France après le cancer du sein, et le plus répandu de l'appareil reproducteur féminin. Avec 7 275 de nouveaux cas en 2012, le cancer de ce tissu est la 4e cause de cancer chez les Françaises et se développe également après la ménopause. 

    C'est malheureusement aussi l'un des cancers qui est diagnostiqué le plus tardivement, généralement au stade des métastases, alors que diagnostiqué à un stade précoce, le pronostic de ce cancer est plutôt bons.

    Le vagin et son écosystème 

    Ces données pourraient s'améliorer, à en croire une récente étude menée par des chercheurs américains de la Mayo Clinic de Rochester qui ont découvert que le microbiote vaginal, soit l'ensemble des micro-organismes qui peuplent le vagin, pourraient faciliter le dépistage du cancer de l'endomètre. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature

    Une trentaine de volontaires ayant subi une hystérectomie à la suite d'un cancer de l'endomètre ou étant en bonne santé, ont été recrutées. “Nous avons cherché à examiner l'impact de facteurs tels que la postménopause, l'indice de masse corporelle et le pH vaginal et le microbiome en l'absence de cancer de l'endomètre et comment ceux-ci pourraient contribuer à la signature du microbiome dans cette forme de cancer”, explique la docteure Marina Walther-Antonio, qui a dirigé l'étude.

    Un pH vaginal élevé

    Les chercheurs ont donc étudié les principaux facteurs de risque connus de la maladie, soit la ménopause et obésité, et découvert qu'un pH vaginal élevé, et le profil de microbiote qui y est lié, constituaient un facteur de risque du cancer de l'endomètre. En particulier, la sur-représentation d'une bactérie, Porphyromas somerae, au sein du microbiote vaginal serait même le biomarqueur le plus prédictif du cancer de l'endomètre. Les médecins pourraient donc potentiellement dépister la maladie en mesurant le pH vaginal de leurs patientes, confirmer ce risque en analysant le microbiote et intervenir avant que le cancer ne se soit trop étendu. 

    “La ménopause est un facteur clé du risque de cancer de l'endomètre. Nous prévoyons de discuter des applications translationnelles possibles de ces connaissances, ce qui pourrait apporter de nouvelles approches pour faire face aux disparités actuelles en matière de santé dans le cancer de l'endomètre”, a conclu Marina Walther-Antonio.

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