Endocrinologie

Hypogonadisme chez l'homme : un traitement hormonal substitutif normalise le poids

L'hypogonadisme chez l'homme bénéficie d'un traitement hormonal substitutif par la testostérone, avec en particulier une perte de poids moyenne qui a atteint 22 kg.

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  • 26 Mars 2019
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    L'hypogonadisme est défini par un déficit avéré en testostérone avec des symptômes associés, comme une obésité et une impuissance, et/ou une diminution de la production de spermatozoïdes.

    Le traitement hormonal substitutif par la testostérone sur le long terme pourrait aider les hommes atteints d'hypogonadisme à perdre du poids et à maintenir cette perte de poids sur le long terme, selon une étude non randomisée présentée lors de l’ENDO 2019, le congrès annuel de l’Endocrine Society.

    Une perte de poids progressive et soutenue

    "L'obésité est très fréquente chez les hommes présentant un déficit en testostérone (hypogonadisme)", a déclaré Karim Haider, urologue et andrologue. "Les hommes atteints d'hypogonadisme et d'obésité recevant un traitement hormonal substitutif par la la testostérone sur le long terme ont connu une perte de poids progressive et soutenue, tandis que les témoins non traités ont pris du poids. Les diminutions du poids et du tour de taille peuvent avoir contribué aux réductions observées de la mortalité et des problèmes cardiovasculaires majeurs", ajoute-t-il.

    Pour produire ces conclusions, son équipe a suivi 805 patients hypogonadiques qui avaient, en moyenne, entre la fin de la cinquantaine et le milieu de la soixantaine. Les 462 patients obèses (57,4 %) ont eu le choix entre un traitement à long terme par testostérone et des injections de testostérone undécanoate de 1 000 mg toutes les 12 semaines. De ce nombre, 273 ont choisi de recevoir de la testostérone, et les 189 qui ont refusé le traitement ont servi de témoins.

    Moins 22,9 kilos

    En 10 ans, les hommes traités à la testostérone ont perdu en moyenne 20,3 % de leur poids de base (22,9 kilos) et leur tour de taille a diminué de 12,5 cm. Par contre, les hommes non traités ont pris 3,9 % de leur poids de base (3,2 kg) et leur tour de taille a augmenté de 4,6 cm.

    Au cours de cette période, 12 (4,4%) hommes du "groupe testostérone" sont décédés, tandis que dans le groupe témoin non traité, 57 décès (30,2%), 47 infarctus du myocarde (24,9%) et 44 AVC (23,3%) sont survenus. "Cela suggère que les taux de testostérone devraient être mesurés chez les hommes obèses, et un traitement à la testostérone devrait leur être offert si indiqué", concluent les chercheurs.

    Obésité croissante

    La moyenne des pays de l’OCDE est de 19,5% d’obèses. Les Etats-Unis, le Mexique, la Nouvelle Zélande et la Hongrie sont les pays les plus touchés avec respectivement 38, 2, 32, 4, 30,7 et 30% d’obèses. Le Japon, la Corée, l’Italie et la Suisse sont les pays les moins touchés avec 3, 7, 5, 3, 9, 8 et 10,3% d’obèses. L'obésité en France touche 15,8 % des hommes et 15,6 % des femmes. Plus globalement, 1 Français sur 2 est en surpoids, soit 56,8% des hommes et 40% des femmes.

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