Cardiologie

Infarctus du myocarde : imprécision du test diagnostic

Attention à la fiabilité des tests sanguins pour diagnostiquer les infarctus du myocarde. Un patient sur 20 dépasse la limite recommandée par le test, alors qu’il n’a pas de symptômes d'infarctus.

  • Gab13 / istock
  • 14 Mars 2019
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    Pour diagnostiquer un infarctus aigu du myocarde chez des patients admis à l'hôpital, un test sanguin mesure le taux de troponine, une protéine libérée dans le sang pendant l'infarctus. Si le patient dépasse un certain seuil recommandé par le fabricant, il est considéré comme ayant un infarctus.

    Mais ce test sanguin peut être trompeur selon les travaux d’une équipe de chercheurs publiés dans le BMJ. Ils recommandent au personnel de santé d’interpréter les niveaux de troponine avec précaution. En effet, le diagnostic erroné d’infarctus expose le patient à un traitement inapproprié.

    20 000 participants à l’étude

    Pour prouver que le test sanguin n’est pas 100% fiable, l’équipe de chercheurs a soumis à des analyses de sang 20 000 patients au hasard à l'Hôpital universitaire de Southampton. Il se révèle qu’un patient sur 20 a des niveaux de troponine supérieurs à la limite recommandée par le fabricant.

    Mais chez la plupart de ces patients, ils étaient admis à l’hôpital pour d'autres raisons, et il n'y avait aucun de signes cliniques ni de symptômes d'infarctus. Les taux de troponine différaient également en fonction de plusieurs facteurs tels que l'âge, le sexe et selon que l'on soit hospitalisé ou non.

    Un niveau recommandé trop bas

    Les directives actuelles recommandent les tests de troponine pour aider à exclure ou à diagnostiquer une crise cardiaque. Les fabricants de tests de troponine fournissent un niveau recommandé au-delà duquel le taux est considéré comme anormal et indiquerait un infarctus (dans des circonstances cliniques appropriées).

    Ce niveau recommandé par le fabricant est de 40 ng/L. Or, les chercheurs ont constaté que le 99e centile de troponine pour l'ensemble de la population de l'étude était de 296 ng/L. Les chercheurs concluent donc ainsi : "Ces données soulignent la nécessité pour le personnel clinique d'interpréter les chiffres avec précaution, afin d'éviter toute erreur de diagnostic".

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