Pneumologie

Cancer bronchique : Identifier les personnes à haut risque pour mieux dépister

Un ciblage rigoureux de la population à haut risque de cancer du poumon permet de dépister un nombre significatif de cancers asymptomatiques, la plupart étant de stade précoce, opérables et d’excellent pronostic, selon l’étude UKLS.

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  • 27 Février 2016
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    Dans l'étude pilot UK Lung Cancer Sreening (UKLS) qui vient d’être publiée dans Thorax, les chercheurs britanniques ont testé la faisabilité de contacter des personnes potentiellement éligibles à un programme de dépistage du cancer du poumon en fonction de certains risques. Il s’agit d’un programme ambitieux et remarquablement organisé pour lequel près de 250 000 personnes âgées de 50 à 75 ans ont été contactées.

    Environ un tiers a déclaré être intéressé et a répondu à un questionnaire pour déterminer leur risque de cancer bronchique. Seulement 11,5 % d’entre elles ont été éligibles au programme de dépistage, et finalement 4055 personnes ont pu participer à l’action de dépistage et être randomisées, la moitié ayant eu un dépistage par scanner à faible dose et l’autre moitié une prise en charge usuelle.

    Traitement curatif dans 80 % des cas

    Parmi les 2028 personnes ayant bénéficié du scanner, un cancer a été découvert chez 2,1 %. 66,7 % avaient une tumeur de stade 1, 85,7 % de stade 1 ou 2 et 83,3 % ont pu être opérées. L’étude UKLS montre ainsi qu’il est possible de détecter un cancer du poumon à un stade précoce pouvant bénéficier d’un traitement potentiellement curatif dans plus de 80 % des cas. En termes d’économie de santé, l’analyse de l’étude montre que le coût du programme est acceptable, compris entre 10 000 et 20 000 livres par année de vie gagnée.

    Au vu de ces résultats et de ceux de l’étude américaine NLST qui a montré qu’un dépistage par le scanner à faible dose réduit la mortalité par cancer du poumon de 20 %, l’heure est sans doute venue de réaliser des expérimentations dans certaines régions de l’hexagone pour tester des méthodes d’organisation avant d’envisager un dépistage généralisé.

    D’après un entretien avec le Pr Christos Chouaid, pneumologue au CHIC de Créteil

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