Pneumologie
Dyspnée chronique : consensus pour définir ce syndrome clinique
Une consultation d’experts internationaux propose une nouvelle définition de la dyspnée chronique. Ils ont décrit un syndrome clinique qui peut être identifié par les malades, les soignants et les chercheurs.
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La notion et le terme de dyspnée réfractaire utilisés jusqu’à présent étant souvent contestés, des experts internationaux consultés dans le cadre d’une recherche de consensus se sont prononcés en faveur d’une entité qu’ils ont nommée syndrome of chronic breathlessness. En effet, la dénomination de dyspnée réfractaire avait une connotation négative de résistance à tout traitement, ce qui ne favorisait pas la prise en charge de ce symptôme.
La méthodologie Delphi a été utilisée pour établir un consensus sur une définition et un terme plus adaptés pour ce symptôme quelque peu négligé. Treize experts internationaux ont été contactés par Skype ou téléphone, puis un sondage a été réalisé auprès de 52 autres experts auquel 35 ont répondu. Les conclusions ont ensuite été présentées et discutées lors du congrès international Dyspnea 2016 qui s’est tenu à Paris.
En faisant le parallèle avec la douleur chronique, le terme de syndrome a d’abord été retenu car il prend en compte les conséquences psychosociales, comportementales et de handicap pour les patients, un domaine qui va bien au-delà du seul symptôme dyspnée.
Souffrance respiratoire persistante
Fallait-il ensuite employer les termes de dyspnée chronique ou de dyspnée persistante ? Les experts ont finalement retenu celui de syndrome of chronic breathlessness qui correspond à une dyspnée qui persiste malgré un traitement optimal de la pathologie sous-jacente. Ce terme pose un problème de traduction en Français puisque dans notre langue, il existe le seul mot dyspnée alors que les anglo-saxons disposent de dyspnea et de breathlessness.
Le groupe d’experts français a considéré que dyspnée est un terme médical qui parle peu aux patients, et que celui d’essoufflement n’est pas lié à une pathologie et est employé dans le langage courant, à la fin d’un effort par exemple. Souffrance respiratoire persistante lui semble une définition plus adaptée qui reste encore à valider.
La reconnaissance de ce syndrome est donc un premier pas important pour répondre au scepticisme qui entoure le symptôme de dyspnée chronique souvent négligé. Elle pourrait aider les patients et les soignants, et améliorer la prise en charge clinique et la recherche.
D’après un entretien avec le Dr Capucine Morélot-Panzini, pneumologue, CH Pitié-Salpêtrière, Paris












