Pneumologie
Embolie pulmonaire : une découverte fortuite est fréquente chez les patients avec un cancer
Chez les malades atteints de cancer, les embolies pulmonaires asymptomatiques découvertes fortuitement sont responsables d’une mortalité moins élevée que celles découvertes sur symptômes.
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Chez les patients atteints de cancer, il est fréquent de découvrir fortuitement une embolie pulmonaire (EP) non suspectées cliniquement. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée dans l’European Respiratory Journal qui a analysé les facteurs prédicteurs de mortalité précoce et les taux de récidive thromboembolique chez ces patients.
Elle a été réalisée sur une cohorte de 1033 patients avec un cancer inclus dans l’étude observationnelle EPIPHANY. Un sous-groupe de 497 malades évalués prospectivement a été classé en trois groupes : EP découverte sur symptômes, EP découverte fortuitement sur scanner réalisé pour une autre pathologie mais avec des symptômes a posteriori, et EP découverte fortuitement sans symptômes a posteriori.
Mortalité précoce
Cette étude confirme que les EP découvertes fortuitement sont, en moyenne, plus distales que celles découvertes sur symptômes. Tous les patients de l’étude ont reçu un traitement de l’EP, et le taux de récidive thromboembolique et de d’hémorragie majeure est similaire dans les trois groupes.
La mortalité globale à 30 jours est de 14 % et les auteurs de l’étude ont identifié certaines variables associées à cette mortalité précoce : antécédents de maladie thromboembolique veineuse, cancer du tractus gastro-intestinal supérieur, maladie métastatique, cancer en progression, index ECOG, hypotension artérielle < 100 mm Hg, fréquence cardiaque > 110/mn, saturation d’O2 < 90 % et EP symptomatique.
La mortalité précoce des EP découvertes sur symptômes (21 %) est plus élevée que celles découvertes fortuitement, surtout quand elles sont totalement asymptomatiques (3 %, p < 0,0001). L’état général des malades avec une EP symptomatique est plus altéré que celui des patients asymptomatiques, avec un index ECOG plus élevé.
Ces résultats s’expliquent par le fait que les EP découvertes sur symptômes sont généralement plus graves, proximales, et touchent des malades avec des cancers plus avancés, un état général plus altéré et un index ECOG plus élevé.
D’après un entretien avec le Pr Guy Meyer, pneumologue, HEGP, Paris












