Université de McGill

AVC : un risque élevé en cas de malformation cardiaque congénitale

Les malformations cardiaques congénitales touchent des milliers de personnes en France. Ces anomalies anatomiques pourraient augmenter le risque d'AVC.

  • Par Léa Surugue
  • SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
  • 25 Nov 2015
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    En France, plus de 6500 bébés naissent avec une malformation congénitale cardiaque, c’est à dire une anomalie anatomique au niveau du cœur ou de la valve pulmonaire.

    Les symptômes peuvent varier grandement d’un patient à l’autre. Alors que certaines malformations sont fatales, peu après la naissance, d’autres ne se manifestent qu’à l’âge adulte. Mais sur le long terme, les conséquences sur la santé de l’individu peuvent être très graves.

    Des chercheurs de l’université de McGill au Québec se sont intéressés au risque d’AVC, afin de le quantifier et d’estimer la fréquence de ces accidents cardiovasculaires chez les personnes atteintes de cardiopathies congénitales. Leurs travaux sont publiés dans la revue Circulation.

    9 fois plus de risque

    Pour les besoins de cette étude, les scientifiques ont analysé les données médicales de 29 638 personnes âgées de 18 à 64 ans et souffrant de malformations cardiaques congénitales. Le risque d’AVC et les taux de mortalité associés ont été passés en revue et comparés avec ceux de la population générale.

    Près de 9 % des hommes étudiés et 7 % des femmes ont subi un AVC avant l’âge de 65 ans. Le risque est particulièrement élevé pour l’AVC ischémique, 9 à 12 fois plus important chez ces patients avant l’âge de 55 ans, deux fois plus important après.

    En ce qui concerne l’AVC hémorragique, qui correspond à un saignement dans le cerveau, ce risque est de 5 à 6 fois plus élevé pour les personnes atteintes de cardiopathies congénitales avant 55 ans, et également deux fois plus élevé passé cet âge.

    Symptômes prédictifs

    « Nous savions qu’il y avait une connexion entre malformation cardiaque et risque d’AVC, mais nous avons été surpris de découvrir à quel point ce facteur pouvait prédire le risque d’AVC », souligne Ariane Marelli, auteur principal de l’étude. Pour cette raison, les chercheurs insistent sur l’importance pour ces personnes de se rendre régulièrement chez leur cardiologue afin d'évaluer leur risque.

    D’autant qu’ils estiment que les symptômes prédictifs d’un AVC, comme un rythme cardiaque irrégulier ou une pression artérielle élevée, ne sont pas toujours bien détectés chez ces patients. Ils sont parfois simplement considérés comme des manifestations de leur malformation et non des symptômes annonciateurs d’un AVC à venir.

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    JDF