Acide urique
L’urine de serpent pourrait aider à prévenir la goutte et les calculs rénaux
La façon dont les serpents et autres reptiles font pipi pourrait aider à développer des traitements contre les maladies liées à l’excès d’acide urique.
- Par Sophie Raffin
- Commenting
- agus fitriyanto/istock
Souvent, les reptiles ne font pas pipi sous forme liquide, mais solide. En effet, pour économiser de l’eau, ces animaux peuvent convertir leur urine en cristaux d'acide urique solide. Des chercheurs américains ont étudié ce phénomène pour tenter de trouver de nouvelles approches pour prévenir comme la goutte ou les calculs rénaux.
Des sphères microscopiques d’acide urique qui capturent l'ammoniac
Les petits cristaux excrétés par les reptiles sont appelés des urates. Constituées des sels de l’acide urique, ces petites masses sont de couleur blanche à beige. L’équipe a cherché à comprendre comment les reptiles excrètent ces déchets cristallins en toute sécurité, en étudiant ceux provenant de plus de 20 espèces différentes.
En étudiant en particulier les urates de trois serpents (pythons royaux, pythons d'Angola et boas de Madagascar) au microscope, les scientifiques ont remarqué qu’ils étaient formés de minuscules microsphères texturées de 1 à 10 micromètres de diamètre. Des examens aux rayons X ont montré que ces sphères étaient constituées de nanocristaux encore plus petits d'acide urique et d'eau.
En faisant des analyses, les chercheurs ont également vu que l'acide urique joue un rôle important dans la conversion de l'ammoniac en une forme solide moins toxique. "Il est important de noter que cela met en évidence une fonction physiologique jusqu'alors méconnue de l'acide urique, à savoir sa capacité à séquestrer l'ammoniac en le transformant en solide. Les implications potentielles de cette fonction chez d'autres espèces sont discutées", écrivent les auteurs dans l’article paru dans la revue Journal of the American Chemical Society le 22 octobre 2025.
Goutte, calculs rénaux : une découverte qui pourrait avoir un potentiel médical
Face à cette découverte, l’équipe avance que l'acide urique pourrait aussi avoir un rôle protecteur similaire chez l'homme. "La reconnaissance du rôle de l'acide urique dans la gestion de l'ammoniac pourrait avoir des implications plus larges pour la santé humaine, même si des études cliniques sont nécessaires pour étayer pleinement cette hypothèse", explique-t-elle.
Si cette dernière est, en effet, confirmée, elle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches pour traiter les maladies liées à l'accumulation d'acide urique, comme les calculs rénaux et la goutte.











