Diagnostic
Maladies oculaires et neurodégénératives : et si les larmes aidaient à les détecter ?
Les vésicules extracellulaires dérivées des larmes pourraient servir de biomarqueurs caractéristiques des pathologies oculaires et neurodégénératives.
- Par Geneviève Andrianaly
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- seb_ra/iStock
Ces dernières années, la prévalence des pathologies oculaires a considérablement augmenté. C’est le constat fait par des chercheurs de l’université de Barcelone (Espagne). À ce jour, le diagnostic et le traitement rapides sont freinés par la difficulté d'une détection précoce, étant donné que les symptômes apparaissent souvent à un stade avancé. Pour pallier le problème, ils ont mené une étude au cours de laquelle ils considèrent les larmes comme une alternative prometteuse. En effet, les liquides oculaires, offrant un aperçu de la santé oculaire et du développement de diverses pathologies, ont déjà été utilisés pour le diagnostic des affections, mais "les méthodes d'obtention de l'humeur aqueuse et de l'humeur vitrée, les liquides internes de l'œil, sont très invasives, ce qui limite leur applicabilité en pratique clinique courante." Afin de savoir si les larmes peuvent réellement fournir des informations suffisantes, l’équipe s’est concentrée sur les vésicules extracellulaires. D’après les auteurs, ces minuscules particules, libérées par les cellules, peuvent servir de biomarqueurs potentiels des maladies oculaires inflammatoires, mais aussi des maladies neurodégénératives, "car elles portent des signatures reflétant leurs cellules d'origine." En effet, elles protègent l'information moléculaire qu'elles contiennent (protéines, acides nucléiques et lipides) et, dans le cas des larmes, leur collecte est peu invasive, "ce qui en fait une option particulièrement intéressante pour ce type d'analyse.""Mais l'intérêt va au-delà de l'œil lui-même. Les larmes fournissent des informations précieuses non seulement sur la surface oculaire, mais aussi sur toutes les structures de l'œil. De plus, comme les vésicules extracellulaires peuvent traverser les barrières hémato-encéphalique et hémato-rétinienne, leur contenu pourrait également refléter des processus liés aux maladies neurodégénératives", a déclaré Marta San Roque, auteure principale des travaux publiés dans la revue Extracellular Vesicles and Circulating Nucleic Acids. Désormais, plusieurs défis dans ce domaine, tels que le manque de standardisation des méthodes de collecte et de stockage des échantillons, doivent être relevés, selon les scientifiques. Ils "proposent d'adopter des codes pré-analytiques standardisés et de suivre les recommandations internationales de la Société internationale des vésicules extracellulaires (ISEV) afin d'assurer une meilleure reproductibilité."Le contenu des vésicules extracellulaires pourrait "refléter des processus liés aux maladies neurodégénératives" et oculaires
L’importance de normaliser les protocoles de collecte de larmes










