Psychologie
Pourquoi ne rien faire est aussi essentiel à la santé mentale ?
Il est important d'apprendre à être plutôt qu’à faire.
- Par Dr Claire Lewandowski
- Commenting
- iStock/Piotr Marcinski
Prendre du temps pour soi, sans se fixer d’objectif ni remplir ses journées à tout prix, peut sembler contre-intuitif. L’activité permanente est souvent synonyme de réussite et la moindre pause peut être perçue comme de la paresse. Pourtant, “ne rien faire” est loin d’être une perte de temps. C’est même un élément clé pour préserver notre santé mentale et renforcer notre bien-être au quotidien.
S’autoriser à ne rien faire
S’accorder le droit de ralentir n’est pas un luxe, mais un véritable cadeau de santé mentale. De nombreuses études en neurosciences ont montré que les périodes d’inactivité sont essentielles à la régulation émotionnelle et à la consolidation de la mémoire.
À force de vouloir “optimiser” chaque instant, nous oublions que le cerveau a besoin de répit pour fonctionner pleinement. Prendre le temps de ne rien faire, c’est se donner l’opportunité de souffler, de se recentrer sur soi et d’écouter ses besoins profonds. C’est aussi redonner du sens au temps, dans un quotidien souvent saturé d’obligations et de stimulations.
Les bienfaits concrets de l’oisiveté
Ne rien faire n’est pas synonyme d’ennui ou de passivité. C’est au contraire un moment fertile pour la créativité, la réflexion et la résolution de problèmes. Combien de fois une bonne idée ou une solution est-elle apparue lors d’une promenade sans but, d’une sieste, ou en regardant distraitement par la fenêtre ?
Ces instants de pause permettent au cerveau de traiter les informations accumulées, de faire des liens nouveaux et d’apaiser la tension interne. En ralentissant, on devient plus attentif à ce que l’on ressent vraiment et, finalement, on réduit les réactions impulsives. Ce n’est donc pas du “temps perdu”, mais un investissement silencieux dans notre équilibre mental.
Privilégier l’écoute et le soutien
Face à un proche qui traverse une période difficile, il est tentant de lui dire de “se bouger” ou de “rebondir”. Pourtant, respecter son besoin de repos et l’encourager à s’accorder du temps sans culpabilité est une preuve de soutien, de compréhension et de bienveillance.
Valoriser la pause plutôt que la performance, c’est contribuer à une société plus douce, où chacun peut s’ajuster à son propre rythme. Dans un monde qui glorifie l’action, célébrer le droit au vide et au silence, c’est s’offrir, et offrir aussi aux autres, un véritable cadeau de santé mentale.
En savoir plus : "L’art d'être oisif...dans un monde de dingue" de Tom Hodgkinson.










