Psychologie

La solitude, ça fait mal !

Les personnes déclarant se sentir seules sont plus de deux fois plus susceptibles de ressentir des douleurs physiques.

  • Chalabala/iStock
  • 17 Septembre 2025
  • A A

    La solitude est un problème de santé publique. Il a été précédemment démontré que celle-ci est associée à des niveaux élevés de douleur physique, à une mauvaise santé mentale et à l’apparition de maladies. "Des questions subsistent quant à la manière dont ces facteurs sont liés entre eux et dont ces associations varient selon le sexe et l'âge", ont écrit des chercheurs de l’université de Londres (Angleterre) dans une étude parue dans la revue Scientific Reports. Dans cette recherche, ces derniers ont voulu y voir plus clair en utilisant les données du sondage mondial Gallup de 2023 et 2024. L’échantillon comprenait les informations provenant de 256.760 personnes âgées de 15 à 100 ans issues de 139 pays. Pour analyser les liens étroits entre solitude et douleur physique, l’équipe a pris en compte les problèmes de santé et la détresse psychologique des participants.

    Solitude et douleur physique : la détresse psychologique joue un rôle important

    D’après les résultats, les personnes se sentant seules étaient 2,1 fois plus susceptibles de souffrir de douleurs physiques, 1,8 fois plus de risques d'avoir des problèmes de santé et avaient 25,8 % plus de risques de signaler une détresse psychologique. La détresse psychologique expliquait la plus grande partie du lien, représentant plus de 60 % de l'association. Ensuite, on retrouve les problèmes de santé (18,9 %) et les caractéristiques démographiques et la satisfaction à l'égard du soutien social et des occasions de rencontrer de nouvelles personnes (14 %). "Les associations entre la solitude et la douleur étaient légèrement plus prononcées chez les femmes que chez les hommes, mais similaires dans toutes les tranches d'âge", peut-on lire dans les recherches.

    Autre constat : une forte association entre la solitude et la douleur physique s'explique, dans une moindre mesure, par les désavantages socio-économiques. Dans le détail, les volontaires se sentant seuls étaient plus susceptibles de n'avoir qu'un niveau d'éducation élémentaire. Ils étaient moins souvent employés à temps plein, plus enclins à travailler à temps partiel avec l'envie de travailler à temps plein, d'être au chômage ou inactifs et d'avoir un revenu personnel moyen inférieur. Selon les auteurs, les participants seuls étaient également plus susceptibles d'être célibataires, séparés, divorcés ou veufs.

    "La solitude doit être abordée comme un défi de santé mondial aux multiples facettes"

    "Bien que de nombreuses personnes seules déclarent pouvoir compter sur des amis ou des proches, ou être satisfaites des occasions de rencontrer du monde, l'association avec la douleur reste significative, suggérant que la solitude peut persister même en présence de liens sociaux." Les travaux ont également révélé des différences considérables entre les pays. Ainsi, le contexte culturel joue un rôle clé dans la manière dont la solitude, la douleur et la détresse sont vécues et rapportées. "L’étude souligne que la solitude doit être abordée comme un défi de santé mondial aux multiples facettes. Les interventions devraient non seulement se concentrer sur l'amélioration des liens sociaux, mais aussi sur la lutte contre la détresse psychologique et les inégalités socio-économiques", ont conclu les chercheurs.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.