Hyperthermie
Canicule : quel est l’impact sanitaire de la vague de chaleur ?
La canicule de ces derniers jours a entraîné une hausse des consultations et des hospitalisations, selon un bilan de Santé Publique France sur la vague de chaleur qui parcourt l’Hexagone depuis le 20 juin.

- Par Sophie Raffin
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- Pict Rider/istock
Un ouvrier de 51 ans est décédé, ce mercredi 2 juillet, après avoir fait un malaise sur un chantier du stade de l’AJ Auxerre. Si une enquête a été ouverte pour déterminer précisément la cause de la mort, le coup de chaleur est suspecté par les professionnels de santé. L’Yonne faisait, en effet, partie des départements placés en alerte rouge canicule hier.
En parallèle à ce tragique événement, Santé publique France a publié un point sur les conséquences sanitaires de la vague de chaleur qui touche l’Hexagone depuis le 20 juin. Une hausse des maladies liées aux températures élevées a été enregistrée.
Canicule : une hausse des cas d’hyperthermie, surtout chez les moins de 44 ans
La canicule a quasiment fait suffoquer l’ensemble de l’Hexagone fin juin. En effet, l’épisode de vigilance orange canicule, débuté le 20 juin, s’est étendu à partir du 29 juin à la quasi-totalité du territoire, soit 86 départements métropolitains. Par ailleurs, 16 départements ont été placés en vigilance rouge canicule. Et la chaleur a pesé sur la santé de la population. Santé publique France a remarqué une hausse de l’indicateur baptisé iCanicule. Ce dernier prend en compte les cas d’hyperthermie (aussi appelée coup de chaleur), déshydratation et hyponatrémie (diminution de la concentration plasmatique de sodium).
"Le nombre de passages aux urgences pour iCanicule est en augmentation depuis le 16 juin, en stagnation entre le 22 et 27 juin, puis en augmentation jusqu’au 30 juin. Ces variations concernent toutes les classes d’âges, les personnes âgées de 75 ans et plus représentent près de la moitié de ces passage", indique le rapport. La part de patients consultants pour des troubles liés à la chaleur a représenté jusqu'à 0,8 % de l’activité des urgences. Les augmentations constatées depuis le 27 juin sont majoritairement portées par les hyperthermies. Les moins de 15 ans et les 15-44 ans ont été les plus affectés par ces coups de chaleur."Depuis le 20 juin, les deux tiers des passages aux urgences pour iCanicule concernaient des hyperthermies pour ces deux classes d’âges. Les passages aux urgences pour iCanicule se traduisaient par une hospitalisation pour 30 % des personnes de moins de 15 ans et 20 % des 15-44 ans", précise le bilan.Les personnes âgées de 75 ans et plus ont pour leur part été prises en charge pour des hyponatrémies (55 %) et des déshydratations (37 %). Le nombre de recours aux soins d’urgence pour ce groupe a été "globalement deux fois plus important depuis le début de l’épisode qu’avant (150 quotidiens entre le 20 et le 30 juin vs. 75 entre le 1er et 19 juin)".
Les services de SOS Médecins ont également observé une hausse des consultations liées à la chaleur. "Cet indicateur est en augmentation, particulièrement marquée pour la journée du 30 juin avec 240 consultations (données non consolidées). Ces variations concernent toutes les classes d’âges, les personnes âgées de 75 ans et plus concernent près d’un quart de ces consultations, les moins de 15 ans en représentant près d’un tiers."
Coup de chaleur : savoir repérer les symptômes d’hyperthermie
"Les premiers impacts sanitaires observés soulignent que la chaleur est un risque pour la santé, d’autant plus que les effets sur la santé peuvent être différés de quelques jours et s'accroître avec une exposition continue sur plusieurs jours. Il est important de mettre en place les mesures de prévention visant à protéger la population, particulièrement du fait de la précocité, de l’intensité et de l’étendue géographique de l’épisode", prévient Santé publique France.Pour agir rapidement, il est important de connaître les signes d’un coup de chaleur. Les personnes en hyperthermie présentent :
- une sensation de chaleur intense ;
- une rougeur de la peau ;
- des troubles du comportement pouvant aller de l’hébétude à l’agressivité ;
- une démarche titubante ;
- une fatigue et une soif intenses ;
- des crampes musculaires ;
- des nausées ou des vomissements, voire un coma mortel.