Enquête

Réseaux sociaux, drogue : comment leurs addictions dégradent la santé mentale des jeunes

Troubles mentaux, prise de risque : les addictions qui touchent les jeunes ont de plus en plus de répercussions sur leur santé mentale, selon la baromètre Ipsos-Macif 2025.

  • iStock/Javier Zayaz
  • 03 Jul 2025
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    Accidents, isolement, échec scolaire, pensées suicidaires, autant de troubles liés à l'addiction à l'alcool et aux drogues et qui toucheraient, selon le dernier baromètre Ipsos/macif sur les addictions, près de 8 jeunes sur 10 ! Un chiffre qui inquiète, d'autant qu'il est en augmentation de 8 points depuis 2021. C'est à travers une enquête auprès de 3 500 jeunes âgés de 16 à 30 ans que cette dégradation "préoccupante" -selon le communiqué de la Macif- de la santé mentale et comportementale des jeunes Français se révèle.

    "Hyperconnexion, usage compulsif des écrans et des réseaux sociaux, consommation de drogues, prise de risques sur la route, troubles émotionnels, depuis 5 ans le mal-être ne cesse de s'aggraver et s'ancre durablement dans le quotidien de la jeunesse française", s'alarment les initiateurs de cette enquête rendue publique le 1er juillet.

    Un impact majeur de l'addiction aux réseaux sociaux

    Une fois encore, c'est l'impact des réseaux sociaux sur cette population qui est souligné par le baromètre 2025 qui rappelle que 36% des jeunes y sont connectés plus de 4 heures par jour. Résultat de cette exposition : 81% des jeunes interrogés disent perdre la notion du temps, 76% avoir du mal à s'endormir, 66% être conduits à s'isoler. Pire, un jeune sur deux a déclaré avoir déjà eu des troubles du comportement tels que de la colère, l'irritabilité ou l'agressivité après avoir passé du temps sur ces réseaux.

    Ces conséquences d'une surconsommation digitale n'échappent pas à ses victimes qui ont su ce sujet "une lucidité croissante"... mais qui les laisse pour la plupart passives : "Seuls 50% des interrogés ont désactivé leurs notifications et à peine un tiers encadre ou surveille réellement sa consommation", soulignent les auteurs de l'enquête.

    Une forte hausse des comportements à risque

    Les autres enseignements de ce baromètre Ipsos/Macif 2025 ne sont pas moins inquiétants. Car les troubles de santé mentale liés à cette dépendance aux écrans mais aussi à une banalisation de la consommation de drogues aboutissent à une fréquence très importante des comportements à risque. 86% des consommateurs de produits stupéfiants reconnaissent ainsi avoir pris des risques  lors de leurs déplacements sous l'effet de ces substances. Résultat, 1 jeune sur 5 a déjà eu un accident lié à cette consommation, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à celui de l'année 2024.

    Et l'addiction aux écrans conduit également à une forte augmentation du risque lors des déplacements. "L'usage du smartphone en mobilité est alarmant, l'habitude et le besoin de connexion immédiate l'emportent", alerte le communiqué de la Macif. Et pour cause : "72% des jeunes téléphonent, swipent ou filment en roulant, quel que soit le moyen de transport et malgré le danger reconnu; et 41% d'entre-eux font des selfies ou des vidéos en conduisant leurs deux-roues".

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    JDF