Métaux toxiques

Vapotage : pourquoi les "puffs" sont les plus toxiques

Libérant des métaux toxiques comme le plomb et le nickel, les cigarettes électroniques jetables pourraient être plus nocives que les anciens modèles rechargeables ou même les cigarettes classiques, selon une étude.

  • Igor Ilkov / istock
  • 02 Jul 2025
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    Colorées, bon marché et faciles d’accès, les "puffs", ces cigarettes électroniques jetables, ne cessent de séduire les jeunes. Mais que cachent-elles vraiment ? Alors qu’elles sont présentées comme une alternative moins nocive au tabac, une nouvelle étude, publiée dans la revue ACS Central Science, alerte sur leur teneur en métaux toxiques et leur dangerosité pour la santé.

    Une menace invisible dans les nouvelles vapes

    Les chercheurs américains de l’Université de Californie à Davis ont montré que certaines cigarettes électroniques jetables libèrent, après quelques centaines de bouffées, davantage de métaux et métalloïdes que les anciens modèles rechargeables ou même que les cigarettes classiques. "Notre étude met en évidence le risque caché de ces nouveaux dispositifs jetables, avec des niveaux dangereux de plomb neurotoxique, de nickel, de chrome et d’antimoine cancérigènes", prévient Brett Poulin, auteur principal, dans un communiqué.

    Les chercheurs ont testé sept modèles de trois marques populaires. Dès l’ouverture, certains liquides contenaient déjà des taux élevés de plomb et d’antimoine, des substances qui proviennent notamment d’alliages de cuivre contenant du plomb présents dans les composants internes. Une fois activés et chauffés, c’est encore pire : les dispositifs produisent jusqu’à 1.500 bouffées, durant lesquelles les taux de métaux comme le chrome, le nickel et l’antimoine augmentent.

    Selon les scientifiques, certaines vapoteuses jetables libèrent ainsi "plus de plomb en une journée que 20 paquets de cigarettes traditionnelles" – un métal qui a régulièrement été associé à des troubles neurologiques sévères. De leur côté, les concentrations de nickel et d’antimoine Sb(III), forme cancérogène, ont même dépassé les seuils de risque pour le cancer.

    Un marché peu réglementé, une jeunesse surexposée

    Malgré l’absence d’autorisation officielle par la FDA (le gendarme américain de l’alimentation et des médicaments), ces vapes sont toujours disponibles en masse dans le commerce. Les chercheurs soulignent la portée du problème : ils n’ont testé que trois marques parmi la centaine existante, mais les résultats sont déjà alarmants.

    Pour les utilisateurs, notamment les plus jeunes, il est essentiel de s’informer sur les risques réels du vapotage, en particulier avec les modèles jetables. Les experts appellent à un encadrement plus strict de ces produits. "Cela souligne l’urgence d’une réglementation renforcée", conclut Brett Poulin, qui rappelle que les effets à long terme restent encore méconnus.

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    JDF