Maladies cardio-neuro-vasculaires
AVC, infarctus, insuffisance cardiaque : voici les régions où les risques sont les plus élevés
La France affiche d'importantes disparités territoriales en matière de santé cardio-neuro-vasculaire, selon le dernier rapport de Santé Publique France.

- Par Sophie Raffin
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Les maladies cardio-neuro-vasculaires pèsent un poids important en France. Elles sont, en effet, la deuxième cause de mortalité avec 140.000 décès et responsables de plus d'un million d'hospitalisations chez les adultes chaque année.
Toutefois, l’état des lieux, dressé par Santé Publique France le 30 juin 2025, met en lumière des “inégalités territoriales marquées” pour les trois pathologies cardio-neuro-vasculaires les plus fréquentes : les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les insuffisances cardiaques.
AVC : les départements ultra-marins très touchés
L’accident vasculaire cérébral est une urgence médicale absolue, pouvant conduire d’importante séquelle, voire le décès. Et les risques semblent particulièrement élevés en Outre-Mer. Les experts ont remarqué que les départements ultra-marins (Réunion, Guyane, Martinique et Guadeloupe) affichaient les taux d’incidence de patients hospitalisés les plus élevés de France. Ils oscillent entre 291 et 384 pour 100.000 alors que la moyenne nationale est de 231 hospitalisés pour 100.000 personnes. Même constat pour la prévalence (les taux vont de 2,4 % à 3,3 % contre 2,0 % de la population française adulte) et la mortalité (83 à 98 décès pour 100.000 dans les DROM-TOM contre 58 pour 100.000 au niveau national).
Dans l’Hexagone, les régions les plus touchées par les AVC sont la Bretagne et les Hauts-de-France avec des incidences de 259 et 254 pour 100.000 habitants.
Infarctus : 4 régions ont une incidence supérieure à 500
Les cardiopathies ischémiques comme l’infarctus du myocarde sont très présentes en France avec une incidence moyenne de 459 patients hospitalisés pour 100.000 personnes. Mais ce taux dépasse les 500 dans de nombreuses régions. La plus impactée est la Corse (577) suivie par le Grand-Est (563), la Provence-Alpes-Côte-D'azur (554), l’Occitanie (519), puis la Réunion (491).
À l’inverse, les régions les moins touchées par les cardiopathies ischémiques sont la Bretagne (401), les Pays de la Loire (389), l’Ile-de-France (403), la Guyane (322), la Martinique (235) et la Guadeloupe (238).
Si la Corse affiche le taux le plus élevé de cas de cardiopathies ischémiques, ce n’est pas dans cette région que les pathologies est la plus mortelle. En effet, c’est la Réunion qui enregistre la mortalité annuelle par cardiopathie ischémique la plus forte avec 81 pour 100.000 à La Réunion. Viennent ensuite la Normandie (71), les Hauts-de-France, le Centre-Val-de-Loire et la Bretagne (67). La moyenne nationale est de 59 décès pour 100.000 habitants.
Insuffisance cardiaque : une incidence élevée pour la Réunion, les Hauts-de-France et la Normandie
Concernant l’insuffisance cardiaque, les taux d’incidence de patients hospitalisés et de prévalence sont plus élevés à la Réunion ainsi que dans les régions Hauts-de-France et Normandie. Dans ces régions, ils dépassent 400 pour 100.000 alors que la moyenne française est de 344 pour 100.000.
"Une grande partie des disparités observées peut s’expliquer par les différences épidémiologiques d’expositions aux différents facteurs de risque cardiovasculaires. Les maladies cardio-neuro-vasculaires ont une origine multifactorielle, avec des facteurs de risque comportementaux comme la consommation de tabac et/ou d’alcool, la nutrition (alimentation, activité physique et sédentarité) et des facteurs de risque métaboliques comme l’hypertension artérielle (HTA), le diabète ou l’hypercholestérolémie LDL", précisent les auteurs avant de rappeler que la nutrition constitue "un déterminant de santé majeur" et un levier important pour réduire les risques de maladies cardio-neuro-vasculaires."Aujourd’hui, seul un Français sur dix présente une santé cardio-neuro-vasculaire idéale. Ce constat est inquiétant et doit nécessiter une mobilisation de l’ensemble des acteurs publics, dans chaque territoire, pour qu’il ne devienne pas une fatalité", ajoute Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France.