Onco-Dermato
Paget vulvaire non invasif : l’imiquimod topique, une alternative à la chirurgie ?
La maladie de Paget vulvaire est généralement traitée par chirurgie. Cependant, l’imiquimod topique à 5 % semble donner un taux de réponse élevée au prix d’effets secondaires légers.
- mi-viri/iStock
La maladie de Paget vulvaire est une affection rare de la femme ménopausée, volontiers non invasive. Actuellement, le traitement de choix de la maladie de Paget vulvaire non invasive est l'excision locale large. Cependant, ce geste peut occasionner une propagation intra-épithéliale et ne limite pas les récidives (15 à 70 %). Dans ce contexte, l'imiquimod topique à 5 % semble être une alternative de choix, induisant une réponse immunitaire locale, entraînant la clairance des cellules de Paget, et ne se limitant pas à la lésion visible.
Une étude multicentrique prospective publiée dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology rapporte un taux de réponse de plus de 82 % et une amélioration de la qualité de vie attestant de l'efficacité et de la sécurité de l’imiquimod topique dans la prise en charge de la maladie de Paget.
Un taux de réponse élevé pour des effets secondaires légers
Dans cette étude Néerlandaise, 24 patientes (âge médian de 67 ans) ont été traitées avec de l'imiquimod 5 %, 3 fois par semaine pendant 16 semaines. Elles étaient réévaluées 12 semaines après la fin du traitement.
Le taux de réponse est de 82,6 %, plus de la moitié des patientes présentaient une réponse complète (52,2 %, dont 10/12 prouvé histologiquement) et un tiers, une réponse partielle (i.e., diminution de ≥ 50 % de la taille de la lésion). Fatigue et maux de tête légers étaient fréquemment rapportés, cédant aux analgésiques.
Un bénéfice maintenu dans le temps ?
Au sein de la cohorte, deux patients présentant une réponse complète ont développé une récidive dans l'année qui a suivi le traitement. De plus, le suivi a montré que 6 patients présentaient une récidive non invasive après une médiane de 31 mois (14-46 mois) après la fin du traitement.
Sur ce sujet, l’effectif reste trop faible pour pouvoir statuer sur la question de la durée du bénéfice de l’imiquimod dans le temps.
Un bénéfice patient au-delà de la clinique
Au-delà du réel bénéfice clinique, la qualité de vie a été améliorée chez une large majorité de patients. Le traitement topique avec la crème d'imiquimod à 5 % n'induit pas de cicatrices et ne modifie pas l'anatomie de la vulve, qui peut être source de détresse sexuelle après une chirurgie.
Cette étude présente une prise en charge prometteuse et mérite d’être réalisée sur de plus amples échantillons.











