Onco-dermatologie
Lentigo malin : un guide pratique d’utilisation de l’imiquimod
Proposé en alternative à la chirurgie dans le lentigo malin, le recours à l’imiquimod n’est pas toujours facile à gérer, ce qui a conduit une équipe internationale à proposer un guide d’utilisation de cet immunomodulateur topique.
- stock/Albina Gavrilovic
Sous-type assez fréquent de mélanome in situ, le lentigo malin relève, selon les recommandations internationales, d’un traitement chirurgical. Mais l’exérèse, pouvant entrainer des séquelles esthétiques importantes, n’est pas toujours possible ou refusée par le patient, ce qui a conduit à tester d’autres approches thérapeutiques, notamment le recours à la radiothérapie ou à l’application d’imiquimod. Ce traitement immunomodulateur topique a fait la preuve de son intérêt dans ce contexte dans plusieurs études, son efficacité apparaissant liée à l’intensité et au rythme d’application, ainsi qu’à l’induction d’une réponse inflammatoire.
Une équipe internationale publie dans le Journal australien de dermatologie un guide pratique d’utilisation de l’imiquimod, basé sur leur expérience multidisciplinaire et une revue de la littérature.
La gestion des doses
Ce document rappelle en préambule que ce traitement ne peut s’adresser qu’à des patients capables de l’utiliser à leur domicile, ce qui n’est pas toujours le cas dans cette population volontiers âgée et avec de multiples comorbidités. L’imiquimod à 5 % doit être appliqué sur la lésion et 10 mm autour des marges, 5 jours par semaine pendant 12 semaines. Une attention particulière doit être portée à la zone péri-orbitale, en évitant tout contact avec la conjonctive qui serait susceptible d’entrainer une réaction inflammatoire importante.
Les auteurs détaillent ensuite les stratégies de réduction de dose en cas de survenue de douleurs ou d’ulcération, et à l’inverse d’escalade de dose en cas d’absence de survenue de réaction inflammatoire.
Les patients doivent parallèlement compléter un journal quotidien de suivi de traitement.
Des zones à risques particuliers
Ce guide pratique aborde un certain nombre de situations particulières : lentigo malin proche des yeux, dont la prise en charge doit être pluridisciplinaire, ou proche de la bouche, avec un risque de lésions labiales pouvant gêner l’alimentation en cas de contact.
Il précise également la conduite à tenir en cas de survenue d’effets indésirables : réactions systémiques, notamment de type syndrome grippal qui surviennent chez de 1 à 4 % des patients, réactions locales telles que croûtes épaisses, infections ou efficacité inégale.
L’évaluation de l’efficacité du traitement doit être réalisée après 6 mois d’application, puis les patients doivent être suivis sur le long terme, au moins 10 ans, en raison du risque de récidive ou de nouvelle lésion.











