Cardiologie

Infarctus : mortalité à long terme plus élevée chez les diabétiques

Après un infarctus du myocarde, le diabète est associé à un excès de mortalité à long terme. Les diabètiques sont 50 % plus à risque de décès que la population générale.

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  • 25 Juin 2016
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    Le cœur des diabétiques est à la peine. Ces patients sont plus à risque de décès après un infarctus, selon une étude menée par l’université de Leeds (Royaume-Uni). Parue dans le Journal of Epidemiology and Community Health, elle souligne l’attention accrue dont ces personnes devraient bénéficier.

    Un diabétique sur trois

    Pendant 10 ans, les chercheurs ont relevé les dossiers de 700 000 personnes admises à l’hôpital pour infarctus du myocarde. Parmi elles, 121 000 souffraient également d’un diabète. Ces dernières semblent particulièrement vulnérables face à cette complication cardiovasculaire. En effet, un patient non diabétique sur quatre est décédé entre 2003 et 2013. Parmi les diabétiques, un tiers n’ont pas survécu.

    Selon les auteurs, ces résultats mettent en évidence une lourde inégalité entre les différents groupes de population. De fait, le risque d’infarctus avec sus-décalage de ST est 56 % plus élevé chez les diabétiques. Ce risque reste accru de 39 % pour les infarctus sans sus-décalge de ST. « Ces résultats fournissent la preuve solide que le diabète représente un lourd fardeau, et à long terme, pour la population parmi les patients qui souffrent de crise cardiaque », estime le Dr Chris Gale, qui signe cette étude.

    Zone grise

    Reste une inconnue : ce qui expose davantage les personnes atteintes de diabète à la mortalité cardiovasculaire. La formation de plaque d'athérome dans les artères explique le phénomène. Elle peut être causée par le syndrome métabolique qui s’observe dans cette population, à l’origine notamment d’hypertension artérielle et d’hypercholestérolémie.
    Mais il reste une zone grise à éclaircir, expliquent les auteurs. « Nous ne savons pas si cette observation est due au diabète ou à d’autres pathologies qu’on observe couramment chez ces patients », rappelle le Dr Mike Knapton, Directeur médical adjoint de la British Heart Foundation, qui finance les recherches. Répondre à cette interrogation permettra de mettre en place des moyens de prévention adaptés à cette population. Pour y parvenir, Chris Gale suggère des échanges plus soutenus entre cardiologues, médecins généralistes et diabétologues.

    Long-term excess mortality associated with diabetes following acute myocardial infarction: a population-based cohort study 

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