Onco-thoracique

CBNPC résécable : la chimiothérapie néoadjuvante favorise le recrutement des acteurs de la réponse immunitaire

L’analyse du microenvironnement immunitaire du CBNPC après exérèse chirurgicale permet de mettre en évidence un recrutement des acteurs de la réponse immunitaire cellulaire chez les patients ayant bénéficié d’une chimiothérapie néoadjuvante par rapport à des patients opérés d’emblée

  • Nicola Ferrari/istock
  • 19 Fév 2021
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    Sur un total de 511 patients traités, soit par chirurgie d’exérèse d’emblée, soit par chirurgie après une chimiothérapie néoadjuvante, l’analyse post-opératoire du microenvironnement immunitaire a été réalisée. Cette analyse comportait une analyse génomique, transcriptomique, ainsi qu’une description des cellules immunitaires.

    L’étude est publiée dans le Journal of Thoracic Oncology.

    Augmentation de l’infiltration en lymphocytes clés

    La chimiothérapie néoadjuvante a été associée à une augmentation de l’infiltration en lymphocytes T CD8+ cytotoxiques ainsi qu’en lymphocytes B dans le microenvironnement immunitaire sur les pièces opératoires.

    De plus, le microenvironnement immunitaire tumoral post chimiothérapie néoadjuvante comportait une plus grande quantité de lymphocytes T mémoires CD4+ et CD8+ comparativement au microenvironnement immunitaire des tumeurs opérées d’emblée.

    Ces résultats soutiennent le concept que la chimiothérapie néoadjuvante favorise l’immunité anti-tumorale en recrutant des lymphocytes B, T, ainsi que des lymphocytes mémoires T CD4+ et CD8+ dans l’environnement tumoral. Ce recrutement immunitaire étant favorable à l’action thérapeutique de l’immunothérapie.

    Améliorer le staging pré-opératoire

    L’importance d’identifier les patients candidats à la chimiothérapie néoadjuvante, en affinant le staging. En cas de tumeur opérable avec doute sur une atteinte ganglionnaire en préopératoire, il est primordial de tenter d’obtenir une documentation de l’atteinte ganglionnaire.

    Dans ce cas, la chimiothérapie sera administrée en néoadjuvant plutôt qu’en situation adjuvante de rattrapage en cas d’envahissement N+ découvert sur l’analyse histologique post-opératoire. Le recrutement immunitaire est ainsi favorisé chez les patients avec envahissement ganglionnaire grâce à la chimiothérapie néoadjuvante.

    Concept de l’immuno-chimiothérapie néo-adjuvante

     L’immunothérapie associée à la chimiothérapie en situation néoadjuvante est en cours d’étude dans plusieurs essais cliniques avec diverses molécules comme par exemple le nivolumab (CHECKMATE-816), le toripalimab (NCT04304248), le sintilimab (NCT04326153), ou encore le pembrolizumab (Keynote 671). Le rationnel de ces essais repose sur la complémentarité de l’immunothérapie dans un contexte de recrutement immunitaire favorisé par la chimiothérapie néoadjuvante.

    Les critères de jugement principaux étant dans ces essais entre autres la réponse pathologique et la survie sans rechute. Les résultats de l’essai CHECKMATE 816 sont positifs, avec une modification à venir de nos algorithmes en situation néoadjuvante.

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    JDF