Oncologie
Cancer du sein localisé : réduire les toxicités de la radiothérapie ?
En situation adjuvante, une irradiation mammaire partielle et accélérée a été comparée à l’irradiation du sein entier réalisé en routine. L’irradiation partielle est associée à une diminution des toxicités, une diminution des séquelles esthétiques, sans diminution du taux de récidive ou de survie globale à 10 ans.
- Mark Kostich/istock
En situation adjuvante d’un carcinome mammaire invasif, toute patiente ayant eu une tumorectomie a une indication de radiothérapie mammaire adjuvante du sein entier. Ce traitement, assez long et pourvoyeur de toxicités, a peu évolué au cours des dernières années.
Dans l’étude de phase 3 APBI-IMRT-Florence publiée dans Journal of Clinical Oncology par le Dr Meattini, une irradiation partielle et accélérée du sein touché montre des résultats similaires en termes de récidive et de survie par rapport à l’irradiation mammaire complète standard tout en diminuant les toxicités et en améliorant les résultats esthétiques.
Un traitement plus court et moins toxique …
L’irradiation partielle accélérée (IPAS) était réalisée par 30 Gy en 5 fractions et était comparée à une irradiation mammaire complète par 50 Gy en 25 fractions avec un boost sur la tumeur de 10 Gy en 5 fractions.
L’IPAS est associée à la phase aigüe à 19,1% de toxicités de grade 1 et 2% de grade 2 contre 28,8% de grade 1, 31,2% de grade 2 et 6,5% de grade 3 pour le traitement de référence. Les toxicités tardives sont aussi diminuées avec 4,5% de grade 1 après IPAS contre 27,3% de grade 1 et 2,7% de grade 2 pour l’irradiation standard. Au niveau esthétique, la présence de séquelles invalidantes est aussi en diminution avec l’IPAS (0% vs 1,9%; p = 0,0001 selon les médecins et 0,8% vs 14,6%; p = 0,0001 selon les patientes).
… sans conséquence sur le risque de rechute.
A 10 ans, le risque de récidive du côté traité est de 3,7% dans le groupe IPAS contre 2,5% dans le groupe de référence (HR = 1,56, IC 95% = [0,55-4,37], p = 0,40).
La survie globale à 10 ans n'est pas modifiée non plus et était de 91,9% dans les 2 groupes (HR = 0,95, IC 95% = [0,50-1,79]; p = 0,86). Les résultats sont également similaires pour les récidives controlatérales et à distance.
Un standard pour toutes les patientes ?
D’après ces résultats, l’IPAS permet de conserver la même efficacité tout en diminuant la durée du traitement, les toxicités aigues et tardives et les séquelles esthétiques. Au vu du recul important à 10 ans, il semble licite de pouvoir proposer ce traitement aux patients.
Il faut cependant noter que 90% des patientes étaient considérées à l'inclusion comme à bas risque de récidive. L'application de ces résultats chez les patientes avec des tumeurs à plus haut risque semble donc trop précipitée pour l'instant.











