Pneumologie
Pollution: la santé respiratoire dépend de la qualité de l'air
L'amélioration de la qualité de l'air apporte un bénéfice pour la santé des populations, notamment sur le plan respiratoire. La pollution peut être considérée comme un facteur de risque réversible. D'après un entretien avec Olivier Brun.
Deux articles complémentaires ont cherché à démontrer le lien entre pollution et santé respiratoire. Le premier, paru en mai 2019, dans les Annales de l'ATS évoque les tendances de la morbidité et de la mortalité liées à la pollution aux USA sur 10 ans. Le second, paru également en mai 2019, dans le JAMA, a montré un lien entre la diminution de la concentration de polluants atmosphériques et l'incidence de l'asthme chez l'enfant.
Beaucoup de corrélations mais véritable facteur de risque?
Le docteur Olivier Brun, pneumologue à Perpignan, rappelle que les effets de la pollution sur la santé sont indiscutables et même probablement sous-estimés. En France, les chiffres habituellement retenus sont de 48000 décès liés à la pollution mais les dernières études épidémiologiques montrent qu’il avoisine plutôt 67 000. Il précise que de nombreuses études sur le sujet ne montrent que des corrélations. Pour démontrer qu'il s'agit d'un véritable facteur de risque, il est nécessaire de respecter les critères de Bradford dont le principal est le critère de réversibilité: une réduction du facteur de risque entraine une diminution de la pathologie.
Un intérêt démontré de la lutte contre la pollution
Olivier Brun explique que le premier article offre une vision très large des effets de la pollution aux USA entre 2008 et 2017. Toutes les villes américaines qui ont vu baisser le taux de particules fines ont observé une diminution conséquente de la mortalité. Il s'agit d'un argument solide, bien qu’il n’ait pas été significatif pour l'ozone. Pour Olivier Brun, le second article est plus précis puisqu'il a étudié les effets de la pollution sur l'apparition de l'asthme chez 4000 enfants issus de 3 cohortes successives. Cette étude apporte un argument de poids pour établir le lien non seulement entre la pollution et l'aggravation de l’asthme mais également avec l'apparition de nouveaux cas. Dans la recherche de facteurs environnementaux responsables d’asthme, il est donc de mieux en mieux établi que la pollution joue un rôle.
En conclusion, améliorer la qualité de l'air n'est pas vain puisque le bénéfice sur la santé des populations est prouvé, de la même manière qu'il a été montré qu'en faisant baisser le taux de cholestérol on diminue les pathologies cardiovasculaires.











