Pneumologie
Asthme: évolution sur 20 ans de sa prévalence dans les écoles françaises
La prévalence de l'asthme dans les écoles française n'a pas diminué en 20 ans malgré des taux de polluants en baisse. La pollution particulaire jouerait un rôle. D'après un entretien avec Denis Charpin.
Une étude, parue en mars 20019 dans Respiratory Medicine, a utilisé les mêmes techniques et les mêmes questionnaires qu'une étude similaire menée 18 ans plus tôt pour mettre en évidence la relation entre la pollution aux particules fines et le risque d'asthme dans les écoles françaises. Les résultats ont montré un taux de polluants en baisse, sans diminution consécutive de la prévalence de l'asthme et des rhinites.
Pas de diminution de la prévalence de l'asthme malgré une baisse des polluants
Le professeur Denis Charpin, pneumologue à l'hôpital Nord de Marseille, évoque la discordance entre l'évolution des polluants et la prévalence de l'asthme. Il précise que le taux de polluants externes étant en baisse depuis 20 ans, on pourrait s'attendre à une stabilisation de la prévalence de l'asthme, ce qui n'apparait pas dans les résultats de cette étude. Il explique que la répartition des particules fines, sur les 20 années qui séparent les deux études, n'est pas connue et que peut-être des particules ultra-fines ou plus dangereuses existent. Aucune preuve de cette hypothèse n'est apportée par ces études. Il précise cependant, que la seconde étude a été menée à Marseille ou de nombreux enfants vient dans des logements insalubres.
Une étude reprise par la presse locale dans un but éducatif
Denis Charpin insiste sur le fait que l'intérêt principal de cette étude est d'avoir été utilisée par la presse locale et une sensibilisation des pouvoirs publics a eu lieu. En effet, une grande proportion de classes a un confinement de l'air, avec un renouvellement insuffisant. Des vérifications doivent donc être faites dans toutes les écoles car la stagnation des polluants internes et l'augmentation du CO2 impacte la vigilance des élèves. A la suite de la conférence de presse, 440 écoles marseillaises ont été dotées d'appareils de mesure du taux de CO2 comportant un voyant visible par les élèves.
En conclusion, les particules fines ont un rôle dans la prévalence de l'asthme chez l'enfant et des actions sur les polluants internes doivent être menées dans toutes les écoles. Le renouvellement de l'air dans les classes devrait être un point facile à corriger...











