Pneumologie

BPCO : à quelle éosinophilie profite la corticothérapie inhalée ?

Différentes études ont cherché à savoir s’il existait un phénotype de patients BPCO, avec taux d’éosinophiles élevé, qui pourrait bénéficier de corticothérapie inhalée avec moins d’effets secondaires. D'après un entretien avec Maeva Zysman.

  • 19 Mars 2018
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    L’intérêt du taux d’éosinophiles comme biomarqueur chez les patients BPCO est un débat ancien. Des études récentes apportent de nouvelles informations : elles ont porté sur 4 000 patients traités soit par Formotérol seul, soit par l’association Formotérol/Budésonide. Le lien entre le taux d’éosinophiles et le taux annuel d’exacerbations a été évalué dans les 2 groupes de patients.

    Moins d’exacerbations sous Budésonide chez les patients à  taux d'éosinophiles élevé

    Les résultats ont montré une augmentation des exacerbations chez les patients sous Formotérol seul, avec un taux élevé d’éosinophiles (supérieur à 100/mm3). En revanche, le groupe de patients sous Budésonide /Formotérol a observé une diminution de 25% des exacerbations. De plus, un bénéfice sur la qualité de vie existe chez les patients ayant un taux d’éosinophiles supérieur à 480/mm3.

    Pour Maeva Zysman, hôpital Henri Mondor à Créteil, ces études ont une force méthodologique importante mais d'autres études prospectives cette fois-ci, seraient intéressantes pour renforcer ces résultats, car le profil de patients inclus n’est fondé que sur le taux d’éosinophiles et non sur des critères cliniques ou sur le tabagisme, qui influence le taux de réponse au traitement.

    Quel seuil d’éosinophiles pour une décision thérapeutique ?

    En pratique clinique, le taux d’éosinophiles semble être un marqueur intéressant pour un sous-groupe de patients BPCO. Mais le seuil utilisé n’est pas clairement défini. D’autre part, il existe d’autres traitements plus larges et différents qui pourraient bénéficier de ce type d’observation. Ces études ne permettent donc pas de décision en pratique quotidienne, mais justifient d’études prospectives à suivre.

    En conclusion, une étape intéressante sur l’intérêt du taux d’éosinophiles chez les patients BPCO a été franchie et permet de relancer le débat. Mais des études prospectives sont nécessaires avec différents traitements et dans le but de déterminer un seuil d’éosinophiles précis, pour aboutir à une décision thérapeutique personnalisée.

     

    Ecoutez...
    Maeva Zysman, hôpital Henri Mondor, Créteil : «Le principâl résultat, c'est qu'il existe une augmentation des exacerbations chez les patients qui sont sous formotérol seul..

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