Santé publique

Burn-out : 50 % des médecins seraient à risque

Un professionnel de santé sur deux se déclare concerné par le burn-out et près de un sur dix a un problème de dépendance à l'alcool ou aux psychotropes, selon une enquête réalisée à l'initiative du CNPS.

  • RICLAFE/SIPA
  • 18 Janvier 2016
  • A A

    Un mois après le suicide par défenestration du Pr Jean-Louis Megnien, cardiologue à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou (HEGP), ces chiffres ne vont pas rassurer. Dans une récente enquête « Souffrances des professionnels de santé » lancée par Stéthos International (1), 1 905 répondants ont en effet confié leur mal-être au travail. Et pour ceux qui pensaient que cette situation ne concernait que l'hôpital, sachez que la majorité des sondés (1383 médecins) étaient cette fois-ci issus du secteur libéral et âgés en moyenne de 54 ans.

    Alcool et psychotropes

    Premier constat, en 2015, près de 50 % des professionnels sont et/ou ont été en situation de burn-out ou à fort risque de burn-out (50,3 % des médecins et 43,4 % des professionnels de santé). 
    Concernant les situations de dépendance, ils sont 7 % à être et/ou avoir été dépendants ou à fort risque de dépendance à l’alcool. Parmi eux, environ trois fois plus d’hommes que de femmes. Ils sont 8,5 % à avoir déclaré une dépendance aux psychotropes ou aux anxiolytiques. Pour ces produits, pas de différence homme/femme, car les deux sexes sont également exposés.
    Enfin, près de 1 % a confié être en situation de dépendance ou à fort risque de dépendance aux stupéfiants
    Finalement, 14 % des professionnels de santé sont ou ont été concernés par des problèmes d’addiction !

    En synthèse : sont ou ont été concernés par :

    Source : Exafield

    Une structure de soins dédiée aux professionnels de santé 

    Face à ces difficultés, les professionnels de santé n'hésitent pas à demander de l'aide. Ils sont en effet beaucoup à accepter une prise en  charge. 80 % d'entre eux confient préférer une structure dédiée aux professionnels de santé, mais au sens large du terme, c'est-à-dire un centre regroupant l’ensemble des professionnels de Santé (médecins, infirmières, aide soignantes, kinésithérapeutes, vétérinaires, pharmaciens…).

    Huit sur dix préfèrent aller dans un centre éloigné de leur lieu d’exercice. Et seul un quart des professionnels de santé accepterait d’être pris en charge dans les structures actuelles, destinées à leurs patients. Un peu moins de la moitié souhaite aller se soigner dans un centre spécifiquement réservé à leur seule profession. Les enquêteurs interprètent ce choix « comme un souhait de ne pas croiser les patients dans le centre et de ne pas, non plus, rester trop confiné entre les représentants d’une seule et unique profession ».

    (1) Enquête en ligne réalisée en novembre 2015 auprès de 1 383 médecins et 522 autres professionnels de santé (sage femmes, pharmaciens, etc.) par le Centre national des professions libérales de santé (CNPS) et l’association Soins aux professionnels de santé (SPS).

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.