Gynécologie

Grossesse : un test pour dépister les femmes à risque de prééclampsie

Une équipe européenne vient de valider l'efficacité d'un test sanguin pour détecter la prééclampsie chez les femmes enceintes à risque. Il pourrait éviter nombre de naissances prématurées et de retards de traitement.

  • 11 Janvier 2016
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    Chaque année en France, 40 000 femmes enceintes sont atteintes de prééclampsie. Cette pathologie de la grossesse est caractérisée par une hypertension artérielle associée à une protéinurie. Ces manifestations peuvent s’accompagner de violentes céphalées, et de vomissements. Des œdèmes avec une prise brutale de poids sont aussi des signes d’alerte.

    Bien que cette complication se traite, elle est tout de même responsable d’un tiers des naissances prématurées et est la seconde cause de décès maternels en France. En cause : un diagnostic souvent trop tardif qui retarde le début de la prise en charge.

    Aussi, des chercheurs tentent depuis plusieurs années de dépister précocement les femmes à risque. Une recherche qui porte aujourd’hui ses fruits. En effet, une équipe européenne vient de montrer l'efficacité d'un test sanguin. Ils publient leur découverte dans le New England Journal of Medicine.


    Prédiction avant l'apparition des symptômes

    Ce test sanguin s’appuie sur l’évaluation d’un ratio entre deux protéines produites par le placenta et qui se retrouve ensuite dans la circulation sanguine de la mère. Ces molécules, sFlt-1 et PlGF, jouent un rôle crucial dans le développement de ce syndrome.

    Pour valider l’efficacité de ce test, les chercheurs ont mené un essai clinique dans 14 pays différents. Plus de 1 270 femmes à haut risque de prééclampsie (obésité, grossesses multiples, antécédent familiaux...) ou présentant les premiers symptômes ont pris part à cette étude.

    Selon les résultats, un rapport égal ou inférieur à 38 a une valeur prédictive négative proche de 100 %. Pour ces femmes enceintes, il n'y a pas de risque de prééclampsie dans la semaine suivant le test. Dans le cas où le rapport est supérieur à 38, la valeur prédictive positive est de 36,7 % que les femmes soient touchées par ce syndrome dans les quatre semaines suivantes, avec une sensibilité de 66,2 % et une spécificité de 83,1 %.

    « Le problème majeur avec la prééclampsie est que la présentation clinique est variable et les symptômes sont souvent non spécifiques, ce qui ne permet pas de faire un diagnostic clair, souligne le Dr Stefan Verlohren, responsable de ces travaux. Le rapport sFlt-1/PlGF peut nous aider à mieux prédire l’apparition de la maladie ou ses complications. Grâce à cela, nous pourrons éviter les naissances prématurées et les retards de traitement. Mais plus important encore, nous avons maintenant un test pouvant détecter de manière fiable la présence de cette maladie avant l'apparition des symptômes, ce qui va considérablement réduire l’anxiété des mères. »

    Predictive Value of the sFlt-1:PlGF Ratio in Women with Suspected Preeclampsia

     

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