Pneumologie
Asthme : les métabotypes, une nouvelle approche de la pathogénie
L’analyse des métabolites dans le sérum des patients a permis d’identifier des profils biologiques très particuliers entre les différents types d’asthme, notamment concernant les formes sévères de la maladie.
- ©123RF-Dmitry Kalinovsky
Depuis quelques années, la terminaison « omique » envahit la plupart des domaines scientifiques. La génomique d’abord, puis la transcriptomique et la protéomique, maintenant la métabolomique qui étudie l'ensemble des métabolites présents dans l’organisme.
Les métabolites, c’est ce qui compte réellement en biologie. En effet, les gènes peuvent différer entre les individus, l’ARN messager et les protéines également, alors que les métabolites, qui sont les produits finaux, sont souvent les mêmes. L’approche métabolomique est donc celle qui correspond le mieux à la vraie vie.
Dans une étude publiée dans l’European Respiratory Journal, les auteurs ont réalisé une analyse métabolomique chez des patients asthmatiques pour rechercher des métabotypes, c’est-à-dire des phénotypes métaboliques. Ils ont examiné le sérum de 54 patients asthmatiques (12 asthmes légers, 20 modérés et 22 sévères) et celui de 22 témoins sains. En utilisant la spectrométrie de masse couplée à la chromatographie liquide, ils ont comparé les mesures de métabolites dans les différents sérums.
La voie du cortisol
Les chercheurs ont adopté une approche globale en étudiant tous les métabolites possibles, puis en déterminant ceux qui pourraient jouer un rôle important dans la physiopathologie de l’asthme. Ils ont ainsi identifié 66 métabolites, dont un grand nombre est en relation avec la voie du cortisol.
Ils ont ensuite recherché les différences entre les degrés d’asthme et ont trouvé que le groupe d’asthmatiques sévères constitue une entité à part et se distingue nettement de celui des témoins sains mais aussi de celui des asthmatiques légers et modérés (p = 0,0002). Il existe également une différence significative entre les témoins sains et les patients avec un asthme léger (p = 0,025).
Cette première étude d’analyse métabolomique confirme donc qu’il existe des profils biologiques très particuliers entre les différents types d’asthme, notamment concernant l’asthme sévère. Il s’agit de la première du genre qui ouvre la voie à d’autres impliquant un plus grand nombre de malades et incluant un suivi longitudinal qui permettront de préciser ces profils biologiques.
D’après un entretien avec le Pr Anh-Tuan Dinh-Xuan, pneumologue, Hôpital Cochin, Paris

Sterk PJ. A good asthma catch by professional fishing. Eur Respir J. 2017;49(3):1602564.











